“La contre-attaque israélienne longtemps attendue contre l’Iran a apparemment commencé”, annonce Die Welt. “Israël bombarde l’Iran”, titre de son côté El País. À 2 h 30 du matin samedi, les autorités militaires israéliennes ont déclaré qu’elles menaient “des frappes précises sur des cibles militaires en Iran”. Une réaction à l’envoi de près de 200 missiles par Téhéran le 1er octobre. “Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou avait promis le 1er de venger l’attaque […] et indiqué qu’il le ferait au moment et de la manière qu’il jugerait opportun, jouant avec le facteur surprise”, rappelle El País.

Plusieurs explosions ont été entendues à Téhéran. Une habitante a confié à CNN avoir été “réveillée par le son lointain de détonations” et s’être mise à la fenêtre pour chercher des signes d’impact à l’horizon, sans n’avoir rien vu. Les détonations seraient liées à la défense aérienne et les dommages sont limités, ont expliqué des médias locaux. “La situation dans la capitale est normale”, a assuré l’agence Tasnim News, y compris dans les deux principaux aéroports de la ville. Tous les vols dans le pays ont toutefois été suspendus. Une deuxième vague de frappes a été annoncée peu après 4 heures du matin, heure locale. M. Nétanyahou a suivi les opérations depuis un bunker au côté de son ministre de la défense Yoav Gallant, signale Times of Israel.

L’affaire d’une seule nuit ?

D’après NBC News, les cibles d’Israël étaient des sites militaires, pas des sites nucléaires ou pétroliers, comme le réclamaient les États-Unis par peur d’une crise sur le prix de l’énergie. Un porte-parole du conseil national de sécurité a par ailleurs déclaré que Washington avait été informé de l’attaque d’Israël, qu’il a décrite comme “un acte d’autodéfense”. Les États-Unis affirment ne pas avoir participé à l’offensive. Antony Blinken, leur secrétaire d’État, venait justement de se rendre dans la région.

Cet acte “fait craindre qu’une confrontation en gestation depuis longtemps entre deux des plus puissantes armées du Moyen-Orient se transforme en guerre totale”, alerte le New York Times. Après les attaques du 7 octobre, l’offensive de samedi semble “pousser le Moyen-Orient vers une phase nouvelle, plus dangereuse du conflit sur plusieurs fronts”, confirme USA Today, qui note qu’une guerre entre les deux ennemis “menace depuis des décennies”. Même analyse dans le Los Angeles Times face “à cette rare confrontation directe entre des pays les plus lourdement armés” de la région.

Une source affirme en tout à ABC News que cette réponse israélienne ne sera que l’affaire d’une seule nuit mais un communiqué de l’armée prévient que l’Iran paiera “un prix élevé” en cas de nouvelle agression. “La balle est désormais dans le camp de Téhéran. Si l’Iran n’est pas dissuadé, une escalade du conflit pourrait se produire”, observe le Jerusalem Post. “Ces représailles sont importantes. Elles envoient le message à l’Iran que toute attaque recevra une réponse, que forcer les Israéliens à se mettre aux abris à cause de missiles balistiques recevra une réponse. Israël fait comprendre à l’Iran que le pays ne peut pas agir impunément”, ajoute le média israélien.