Suite à l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, en 2022, les Alliés ont activé les plans de défense de l’OTAN et déployé des milliers de soldats supplémentaires depuis les deux rives de l’Atlantique. L’OTAN a par ailleurs rapidement mis sur pied quatre groupements tactiques multinationaux, en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Slovaquie, venus s’ajouter à ceux qui étaient déjà déployés en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. Ces huit groupements tactiques couvrent tout le flanc est de l’Alliance, de la mer Baltique, au nord, à la mer Noire, au sud. À l’heure actuelle, l’OTAN dispose de 500 000 soldats à haut niveau de préparation, capables d’intervenir dans tous les milieux (terre, mer, air, cyberespace et espace).

En 2022, au sommet de Madrid, les Alliés ont décidé d’adapter en profondeur la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN, convenant notamment de renforcer les défenses avancées, de préparer les groupements tactiques déployés dans la partie orientale du territoire de l’Alliance dans la perspective de leur passage du niveau bataillon au niveau brigade, de transformer la Force de réaction de l’OTAN ainsi que d’amener à plus de 300 000 soldats les effectifs des forces à haut niveau de préparation. Ces forces bénéficieront de plusieurs mesures de soutien : prépositionnement d’équipements et de matériels en plus grand nombre, déploiement plus important de capacités à l’avant et mise à niveau des plans de défense, prévoyant notamment la préaffectation de forces à la défense d’Alliés bien précis. Il s’agit là du plus vaste remaniement de la posture de dissuasion et de défense collective depuis la Guerre froide.

Au sommet de Vilnius, en 2023, les Alliés ont poursuivi le travail engagé à Madrid en approuvant de nouveaux plans de défense régionaux, visant à contrer les deux principales menaces auxquelles l’Alliance est confrontée, à savoir la Russie et le terrorisme. Les dirigeants des pays de l’OTAN se sont aussi engagés à consacrer chaque année au minimum 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de défense, et ils ont entériné un plan d’action sur la production pour la défense, avec pour objectifs d’accélérer le processus d’achat en commun, de renforcer l’interopérabilité, de mobiliser des fonds et de créer des capacités de production. Dans le cadre de ce plan d’action, les Alliés ont approuvé des contrats-cadres représentant au total plus de 10 milliards de dollars, qui visent à répondre à des besoins cruciaux, qu’il s’agisse d’obus d’artillerie de 155 mm, de missiles guidés antichars ou encore de munitions pour char de combat.

Au sommet de Washington, en 2024, les Alliés ont redit qu’ils s’engageaient à consacrer 2 % de leur PIB aux dépenses de défense (seuil déjà atteint par les deux tiers des Alliés), et ils se sont engagés à accroître leur capacité industrielle de défense pour pouvoir mettre à disposition sans délai les moyens les plus essentiels. Ils ont salué les progrès qui ont été accomplis depuis les sommets de Madrid et de Vilnius en vue de renforcer et de moderniser l’OTAN dans la perspective d’une nouvelle ère de défense collective. Ils sont également convenus d’améliorer encore la défense aérienne et antimissile intégrée de l’OTAN grâce à de nouveaux moyens de défense antimissile balistique, et de renforcer la cyberdéfense de l’Organisation en mettant sur pied le Centre OTAN intégré pour la cyberdéfense.

Par ailleurs, les Alliés s’attachent à améliorer leur résilience et celle de leurs infrastructures : ils renforcent leurs capacités cyber et leurs moyens de cyberdéfense, et ils se soutiennent mutuellement en cas de cyberattaque. Suite au sabotage des gazoducs Nord Stream, les Alliés ont augmenté le nombre de navires présents en mer Baltique et en mer du Nord, et ils font le nécessaire pour renforcer la sécurité d’autres installations et éléments d’infrastructure d’importance critique. Les pays de l’OTAN intensifient leurs activités de partage du renseignement et de surveillance dans tous les milieux afin de protéger les infrastructures sous-marines et énergétiques essentielles. Enfin, ils cherchent à mieux se prémunir contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, à accroître leur sécurité énergétique ainsi qu’à devenir plus résilients face aux menaces hybrides, notamment la désinformation.

Pour en savoir plus : Dissuasion et défense 
Pour en savoir plus : « La présence militaire de l’OTAN dans la partie orientale du territoire de l’Alliance »
Pour en savoir plus : Résilience et article 3
Pour en savoir plus : Le rôle de l’OTAN dans la production industrielle de défense