AGRICULTURE – Une agriculture « placée sur l’autel du sacrifice ». En plein regain de la colère des agriculteurs partout en France, lundi 18 novembre, des centaines de tracteurs français, rejoints par quelques collègues allemands, ont bloqué le pont de l’Europe, qui relie Strasbourg à l’Allemagne, afin de protester contre le projet de libre-échange avec le Mercosur.

L’action, lancée en milieu d’après-midi par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin, vise à pointer du doigt la « distorsion de concurrence » qu’implique le traité avec l’Amérique du sud selon les agriculteurs européens, au moment même où s’ouvre le G20 à Rio de Janeiro (Brésil), où pourrait se jouer cet accord sur table depuis deux décennies.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi cette action sur place, à la frontière franco-allemande. À notre micro, des agriculteurs partagent leurs inquiétudes au sujet de cet accord commercial.

Alors que le Mercosur exporterait vers l’UE d’abord des produits agricoles (viande bovine, volaille, porc, miel, sucre…), les producteurs dénoncent des conditions de concurrence déloyales, ces denrées ne répondant pas aux mêmes normes environnementales et sociales qu’en Europe, voire sanitaires en cas de contrôles défaillants.

Dimanche 17 novembre, Emmanuel Macron a réitéré son opposition à la signature de ce traité. « Nous ne renoncerons pas à notre souveraineté alimentaire. La France ne soutiendra pas l’accord UE-Mercosur dans sa version actuelle », a écrit le chef de l’État sur X (ex-Twitter). Interrogé sur le fait de savoir si l’Union européenne pouvait passer outre la position française, Emmanuel Macron a répondu « je ne crois pas », disant « reconnaître à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen un très grand respect de la France ».

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