Pendant longtemps, quand on vendait à la Chine, on leur vendait aussi des transferts de technologies. Désormais, nous assistons à un retournement dans le rapport de force entre l’Europe et la Chine. Bruxelles va exiger, en cas d’investissement chinois subventionné par l’Union européenne, des transferts de technologie en faveur des entreprises du vieux continent, indique le Financial Times.

L’Europe reconnaît qu’elle ne dispose pas du savoir-faire suffisant et cela concerne les industries de la transition énergétique, la production de batteries et d’hydrogène en particulier. La situation était complètement inversée auparavant. 

La politique d’ouverture, initiée par Deng Xiaoping en 1979, avait pour but de créer des “joint-venture”, des sociétés communes avec les occidentaux, pour leur donner accès au marché chinois tout en profitant du transfert technologique, afin de créer des champions nationaux. Du point du vue chinois, cela a formidablement bien marché.

Alcatel, le champion français des télécoms, a été pillé par ses associés chinois, devenus concurrents, puis fossoyeurs. Siemens a vendu un TGV en Chine, pour voir ensuite l’industrie ferroviaire chinoise reprendre son savoir-faire. Les exemples sont innombrables, dans tous les domaines, les Chinois nous ont déshabillés. 

La Chine a dépassé l’Europe grâce à la voiture électrique

Cette inversion s’explique par la dégringolade de la France au plan technologique, alors que la Chine s’est émancipée au point de devenir leader mondial sur certains créneaux. L’élève est devenu le maître du maître. La transition énergétique et l’automobile électrique ont offert à la Chine l’occasion de nous dépasser.

Sur la voiture, l’Europe a eu l’avantage pendant longtemps. Nos industriels étaient protégés par une barrière : un siècle d’expertise dans le moteur à combustion. Le changement de technologie a permis aux Chinois de contourner notre barrière à l’entrée et d’en construire une pour eux : la technologie des batteries, que nous ne maitrisions pas. 

Sur une voiture électrique, la batterie représente 40% de la valeur d’un véhicule. L’avance chinoise vaut également pour les électrolyseurs de l’hydrogène, au point que Bruxelles a décidé de plafonner leur part de marché à 25%.

Les batteries pour les voitures électriques sont compliquées à fabriquer. Même après un an de fonctionnement d’une usine, le taux de rebut est supérieur à 50%. C’est vrai dans les usines qu’on a installées récemment en Europe. Les Chinois sont partis dans le secteur bien avant nous, ils possèdent donc le savoir-faire. 

Nous voici donc colonisés par les voitures chinoises, les batteries et la technologies chinoises, au terme d’un formidable déclassement dans l’échelle planétaire du développement. Un déclassement largement auto-infligé, avec le calendrier draconien de transition vers l’électrique que nous nous sommes imposés.

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