La CGSP-Enseignement aussi parle d’un mouvement massivement suivi en réaction aux mesures défendues par la ministre de l’Éducation. On retrouve la suppression de la nomination pour un CDI, la perte de moyens qui va toucher les 400 écoles de Wallonie-Bruxelles Enseignement, la perte de 500 emplois dans l’environnement du qualifiant, etc.

“On assiste à une mise à sac de l’enseignement officiel”

Valérie Glatigny assure qu’il n’y a pas de volonté de stigmatiser le qualifiant mais de rationaliser les options. Vu le contexte de pénurie, les enseignants concernés par une réorganisation des heures de cours seront accompagnés pour être réaffectés.

“Où va-t-on les réaffecter ? Dans les écoles où l’option n’a pas fermé ? De plus, les professeurs temporaires ne seront pas concernés par une réaffection. Minimiser cette mesure est léger”, réagit Luc Toussaint de la CGSP-Enseignement.

Inquiétude à tous les niveaux

Les mesures envisagées par la ministre impactent non seulement les professeurs mais aussi les enfants, assurent les syndicats qui parlent de “coupes sur le dos des défavorisés et de mesures antisociales”.

Ils ne sont pas les seuls à le dénoncer. La Fédération des associations de directions de l’Enseignement secondaire catholique a fait part de ses inquiétudes auprès des parents dans un courrier. “La ministre communique mais elle a tout le secteur sur le dos, y compris les employeurs, dont le pouvoir organisateur WBE”, souligne Roland Lahaye.

Grève des enseignants francophones le 26 novembre : “Ce ne sont pas des classes, mais des écoles complètes qui vont devoir fermer”

La plateforme de la lutte contre l’échec scolaire aussi tire la sonnette d’alarme. “Les mesures qui vont être votées au Parlement cette semaine, et de nombreuses autres qui figurent dans l’accord de gouvernement, préfigurent le retour de la vision d’une école sélective, où la réussite n’est pas un objectif pour tous et où on estime que les élèves trop en retard ou en difficultés doivent être parqués, qui dans le spécialisé, qui dans une 1re différenciée, qui dans l’enseignement qualifiant… voire pour les plus en retard, exclus de l’enseignement”, pointe-t-elle. “Les craintes pour l’emploi et le statut des enseignants, le définancement de l’enseignement officiel ne sont pas les seules mesures qui inquiètent les acteurs de l’éducation. La mise en place du tronc commun, qui faisait l’objet d’un accord unanime de tous les acteurs de l’école, est en danger. La réforme globale concertée se vide peu à peu de sa substance. Les conséquences de ce recul impacteront évidemment les publics les plus fragiles. Est-ce acceptable ?”

Des actions ponctuelles auront lieu dans le courant du mois de décembre comme des arrêts de travail. Les syndicats ne vont pas s’arrêter là. “Les affiliés sont déjà demandeurs d’un plan d’action sur le moyen et long terme”, ajoute Roland Lahaye.