Si la Russie mène à l’Ukraine une guerre assumée, Moscou fait également d’importants dégâts sur d’autres fronts. On parle de guerre hybride, une guerre quotidienne et insidieuse que les Européens redoutent. Une guerre à base de cyberattaques ou d’actes de sabotage.

En Pologne, par exemple, pays frontalier de la Russie, avec des dizaines de fermes à trolls, une armada d’ingénieurs cible la presse en diffusant des fausses informations. Moscou espère ainsi faire en sorte que la Pologne ne bascule pas davantage dans l’orbite des États-Unis. 

La Russie mène par ailleurs cette guerre de l’ombre en Serbie, un autre axe majeur de la pénétration russe sur son flanc ouest. Mais là, son entrisme se heurte à la volonté serbe d’acheter français avec l’acquisition récente des avions de combat Rafale, un précieux aussi de défense. 

Des alliés de Moscou au sein de l’Europe

Dans cette guerre de l’ombre, cette guerre hybride, Moscou bénéficie de certains alliés comme la Hongrie, où les agents russes cherchent à infiltrer le sommet du pouvoir. 

Ils sont aidés par le fait que le premier ministre Viktor Orban est prorusse. En Roumanie également, où le candidat d’extrême droite prorusse encore, Călin Georgescu, vient de remporter le premier tour de l’élection présidentielle à la surprise générale grâce notamment à une très efficace campagne sur l’application TikTok où ses vidéos réunissent plus de 5 millions de likes. 

Cette machine de propagande est jugée suspecte à tel point que la Commission européenne a été saisie. La mobilisation passe également par la messagerie russe Telegram, dont l’un des fondateurs actuellement sous contrôle judiciaire en France intéresse beaucoup nos services de renseignement. 

Le réseau Telegram s’est montré très actif encore une fois lors de la récente élection présidentielle en Moldavie, autre pays visé par la Russie. En Roumanie comme en Moldavie, les thèmes de compagnie sont les mêmes : neutralité, souveraineté et critique de l’aide à l’Ukraine, c’est-à-dire des slogans pro-russes.

La pression de la milice Wagner dans certains pays d’Afrique

Cette guerre sous les radars nous transporte également en Afrique. Dans certains pays, les hommes de la milice Wagner s’en prennent indirectement à la résidence de l’ambassadeur de France, afin d’intimider notre pays pour le chasser d’un pré carré que Moscou lui dispute désormais. 

L’annonce de la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal et la rupture des accords de coopération avec le Tchad en sont deux exemples récents. Mais dans cette guerre hybride, la Russie subit parfois aussi des revers, comme en Égypte, où les autorités ont pris leur distance vis-à-vis des Russes. 

Moscou doit donc se trouver de nouveaux alliés comme la Corée du Nord, dont des milliers de soldats ont été envoyés en Ukraine en soutien à l’armée russe. Dans cette guerre, le but n’est pas de s’emparer d’un territoire, mais d’affaiblir ses ennemis, en particulier l’OTAN. 

Face à cette menace multiforme, les Européens sont souvent démunis, c’est pourquoi le chef du service de renseignement extérieur de l’Allemagne, autre pays ciblé par Moscou, vient de tirer la sonnette d’alarme en déclarant que ces recours massifs à la guerre hybride devaient conduire l’OTAN à envisager la clause de défense mutuelle. Bref, qu’il était temps collectivement de réagir.

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