Interview
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De retour des Etats-Unis, la secrétaire d’Etat chargée de l’IA et du numérique partage auprès de «Libé» ses réflexions sur le secteur. Entre construction d’une intelligence artificielle à la française, départ des médias de X et envolée de Bluesky.
Meta, OpenAI, Microsoft… Du 19 au 23 novembre, la secrétaire d’Etat en charge de l’intelligence artificielle (IA) Clara Chappaz s’est envolée à la rencontre des grands acteurs de son domaine à San Francisco (Etats-Unis). Quelques jours après la victoire présidentielle de Donald Trump, soutenu par le milliardaire Elon Musk. Quelques mois avant le lancement à Paris d’un sommet de l’IA auquel Emmanuel Macron a d’ailleurs cordialement convié les deux hommes. A son retour de voyage, la ministre revient auprès de Libé sur ses rencontres outre-Atlantique et sa volonté de bâtir dans ce contexte incertain une IA française «éthique, inclusive et sobre».
Les Français expriment de nombreuses craintes sur l’IA. Les Américains sont-ils aussi inquiets ?
On a le sentiment que l’Europe se pose plus de questions sur l’IA que les autres continents. Pourtant, lorsque je suis arrivée aux Etats-Unis, un douanier m’a accueillie en me disant : «Bienvenue aux Etats-Unis, madame la Ministre. S’il vous plaît, assurez-vous que l’IA ne tue pas mon emploi.» Cela montre bien que tout le monde s’interrog