Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi encore parler au chancelier allemand Olaf Scholz, en visite à Kiev, de la livraison de missiles Taurus, capables de frapper le territoire russe. “Nous travaillons constamment pour trouver un plus grand terrain d’entente sur la question des Taurus”, a affirmé le président ukrainien, lors d’une conférence de presse commune avec le dirigeant allemand. Selon lui, ces armes aideraient Kiev “à frapper plus de cibles militaires en Russie”.
Pour rappel, Berlin refuse jusqu’ici de fournir de telles armes de crainte d’une escalade de Moscou.
“La Russie ne fait pas de cadeaux. Et nous ne pouvons garantir la paix que par la force : la force de nos armes, de notre diplomatie et de notre coopération”, a exhorté Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse à Kiev. Le président ukrainien a, par ailleurs, jugé “fondamental” pour son pays que l’Allemagne “ne réduise pas son soutien l’année prochaine, y compris son aide financière”.
La Russie ne peut pas “dicter la paix” à l’Ukraine, assure Olaf Scholz à Volodymyr Zelensky. Rien de ce qui concerne l’Ukraine ne se décidera sans l’Ukraine”, a déclaré le chancelier allemand lors d’une visite à Kiev. Moscou ne pourra pas “dicter la paix”, a-t-il martelé.
Par ailleurs, Berlin a assuré qu’il ne laisserait pas les Ukrainiens “geler” cet hiver. “La Russie continue de s’en prendre aux infrastructures énergétiques de l’Ukraine de manière ciblée et impitoyable. Poutine veut que les gens gèlent. Nous ne permettrons pas à son calcul cynique de réussir”, a lancé Olaf Scholz.
La Russie a accusé lundi les Occidentaux de vouloir un cessez-le-feu en Ukraine pour se donner le temps de réarmer Kiev, dont les troupes sont à la peine sur le front. Dans les pays occidentaux, “on commence à parler d’un cessez-le-feu comme un moyen pour donner un répit à l’Ukraine et pour se donner l’occasion de gaver à nouveau l’Ukraine avec des armes modernes à longue portée”, a dénoncé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, recevant à Moscou son homologue hongrois, Peter Szijjarto.
L’armée russe a avancé sur 725 km2 en territoire ukrainien au cours du mois de novembre, son gain territorial le plus important en un mois depuis mars 2022 et les premières semaines de la guerre, d’après une analyse de l’AFP lundi à partir des données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Sur l’ensemble du mois de novembre, les forces russes ont ainsi gagné l’équivalent de la surface de Singapour, soit plus de terrain que lors du mois d’octobre (610 km2), qui marquait déjà une avancée sans précédent depuis plus de deux ans et demi, en particulier dans l’est de l’Ukraine près de la ville de Pokrovsk.
La région de Donetsk, dans laquelle se trouve cet important nœud ferroviaire et routier, concentre à elle seule près de 90% des progressions russes de novembre (629 km2). L’armée ukrainienne en contrôle désormais moins d’un tiers, contre plus de 40% au 1er janvier 2024.
Comme le relève CNN, le président russe Vladimir Poutine a approuvé dimanche un budget record à la Défense. Il a réservé à ce secteur un tiers des dépenses totales du gouvernement.
Dans le détail, le budget pour 2025, publié dimanche, alloue environ 126 milliards de dollars (13,5 billions de roubles) à la défense nationale, soit 32,5 % des dépenses publiques.
Le budget de la Défense est supérieur d’environ 28 milliards de dollars (trois mille milliards de roubles) au précédent record établi cette année.
Le Kremlin a dit lundi ne pas avoir d'”attentes” particulières concernant la visite du chancelier allemand Olaf Scholz en Ukraine, en pleine spéculations sur le lancement d’un éventuel processus de paix.
“Je ne dirais pas que nous ayons des attentes s’agissant de cette visite. Nous suivons tous les échanges” diplomatiques, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. “L’Allemagne maintient sa ligne de soutien inconditionnel à l’Ukraine”, a-t-il dénoncé, avant de saluer à l’inverse la récente reprise de contact de M. Scholz avec le président russe Vladimir Poutine.
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a mis en garde son homologue chinois Wang Yi contre le “soutien croissant” de la Chine à la Russie, lundi lors d’une rencontre à Pékin, a indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères dans un communiqué.
“Le soutien croissant de la Chine à la guerre de la Russie contre l’Ukraine a un impact sur nos relations, car il touche aux intérêts fondamentaux de la sécurité de l’Allemagne et de l’Europe”, a déclaré Mme Baerbock, selon le communiqué.
L’Allemagne va livrer à l’Ukraine une nouvelle aide militaire pour un montant de 650 millions d’euros, a annoncé le chancelier Olaf Scholz lundi matin lors de sa visite surprise à Kiev.
“L’Allemagne restera le principal soutien de l’Ukraine en Europe”, a assuré le chef de gouvernement allemand, en campagne pour sa réélection. Il s’y positionne comme le chancelier de la paix et partisan de la retenue pour éviter une escalade entre les Occidentaux et la Russie.
Le chancelier allemand Olaf Scholz est arrivé lundi matin en Ukraine pour montrer son soutien au pays qui combat à l’invasion russe, a indiqué un porte-parole du gouvernement à l’AFP.
“L’Ukraine peut compter sur nous. Nous disons ce que nous faisons. Et nous faisons ce que nous disons”, a écrit le chancelier sur X. Sa dernière visite dans le pays remonte à juin 2022, quelques mois le début de l’invasion russe en février 2022.
Selon le service d’urgence de l’Etat ukrainien, un immeuble d’habitation a été endommagé cette nuit à Ternopil après “une attaque de drone ennemi “. “Un incendie de grande ampleur s’est déclaré […] une personne est morte, trois ont été blessées et une centaine de résidents ont été évacués”, précise le service d’urgence.
Kaja Kallas, la haute représente de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, n’exclut pas d’envoyer des troupes étrangères en Ukraine. Selon elle, l’Europe pourrait jouer un rôle.
“Jusqu’à présent, la discussion tournait autour de savoir quels pays seraient prêts à envoyer des soldats en Ukraine et lesquels ne le seraient pas. Je pense que rien ne peut être exclu et qu’une certaine ambiguïté stratégique doit être maintenue dans cette affaire”.
Selon Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine pourrait attaquer à nouveau dans 3 à 5 ans, si le conflit n’est pas gelé.
“Afin d’éviter une deuxième invasion, il est nécessaire de renforcer l’Ukraine en mettant en œuvre les points du Plan de la Victoire. Cela comprend notamment le transfert d’un nombre suffisant de missiles à longue portée et une invitation à l’OTAN”, a demandé le président ukrainien.
Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche que l’Ukraine n’accepterait pas d’adhérer à l’OTAN sans les territoires occupés : “Il ne peut y avoir d’invitation à adhérer à l’OTAN pour une partie du territoire ukrainien. Il s’agit d’une reconnaissance automatique du fait que tous les autres territoires sont non seulement en danger, mais aussi que les autres territoires ne sont pas ukrainiens. Par conséquent, l’Ukraine ne l’acceptera jamais. S’il s’agit d’une invitation, alors seulement tous les territoires.”
En parallèle, le président ukrainien a dit comprendre que l’article 5 ne pouvait pas s’appliquer pendant la guerre sur l’ensemble du territoire ukrainien : “Mais nous comprenons que le 5ème amendement (faisant référence à l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord), lorsqu’on est membre de l’OTAN, ne peut pas agir pendant la guerre sur l’ensemble du territoire de l’Ukraine, car les pays sont contre les risques de les impliquer dans la guerre”, a déclaré le président.”
Le président ukrainien a assuré dimanche que son pays avait besoin de davantage d’armes et des garanties de sécurité de l’Otan avant d’éventuelles négociations avec la Russie pour mettre un terme à l’invasion de l’Ukraine lancée en 2022.
Volodymyr Zelensky s’exprimait après une rencontre avec la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, et le nouveau président du Conseil européen, Antonio Costa, tous deux en visite symbolique de soutien à Kiev au premier jour de leur mandat.
Ce voyage intervient alors que les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux après des frappes par l’Ukraine de missiles américains et britanniques sur le sol russe et le tir par la Russie d’un missile hypersonique expérimental et des menaces nucléaires .
Alors que les appels à entamer des négociations avec Moscou se font plus pressants, y compris chez les alliés de Kiev, M. Zelensky a assuré que son pays avait besoin “d’armes, y compris un bon nombre ou un nombre suffisant d’armes à longue distance, de différents types”.
Il a aussi évoqué la nécessité d’un “pas en avant avec l’Otan”. “L’invitation de l’Ukraine à adhérer à l’Otan est nécessaire à notre survie”, a-t-il plaidé, alors que Moscou affirme avoir lancé son invasion pour empêcher notamment un rapprochement entre Kiev et l’Alliance atlantique. “Ce n’est que lorsque nous aurons tous ces éléments et que nous serons forts que nous devrons établir (…) l’ordre du jour de la réunion avec les assassins.”
La rédaction de TF1info