Quelle est la meilleure compagnie ferroviaire européenne sur moyenne et longue distance ? Dans un classement publié lundi par l’ONG Transport & Environment (*), la championne – parmi 27 concurrentes du rail – n’est autre que l’entreprise italienne Trenitalia. Son atout ? « L’expérience de voyage », couplée à de nombreuses autres qualités. Parmi les piliers, l’opérateur suisse SBB figure à une belle 2e position (« le plus ponctuel d’Europe »), suivi sur le podium par les Tchèques de RegioJet (« les billets parmi les plus abordables »), puis les Autrichiens d’ÖBB en 4e place… et la SNCF pour conclure ce top 5. Sa force ? « Son expérience de voyage » (10/10), mais aussi en matière de réservation (7,8/10), ainsi que son offre de trains de nuit (7/10).
Dans le top 5 des compagnies les moins bien classées, on y retrouve, en toute dernière position, Eurostar (27e). Le bonnet d’âne donné à ce groupe – détenu à majorité par une filiale de SNCF Voyageurs pour relier Paris à plusieurs villes européennes (Londres, Bruxelles…) – « est le reflet de ses prix élevés et de son faible score de fiabilité », tance l’ONG qui lui donne une moyenne de 4,9/10. Dans ce wagon des moins bons, Ouigo figure 25e, avec une moyenne de 5,2/10. Si ses prix sont une force (8,3/10), elle pêche selon l’ONG sur sa politique de tarifs réduits et spéciaux (1,3/10), sur son offre de trains de nuit (0/10), sur le transport de vélos (3/10) ou l’expérience de réservation (2,7/10).
Un total de huit critères a été choisi pour réaliser ce classement qui vise, selon Transport & Environment, à améliorer la filière du rail en Europe. Et à rappeler que les prix les plus élevés ne garantissent pas un meilleur service client. « Les prix exorbitants des billets font fuir les voyageurs. Pour exploiter pleinement le potentiel du rail, nous devons rendre les billets plus abordables », estime Victor Thévenet, coordinateur des sujets ferroviaires au sein de ce groupe de réflexion. T&E a ainsi pour objectif, à l’aide de ce comparatif, de pousser les compagnies à s’inspirer des bonnes pratiques. Et que les États, à l’échelle européenne, s’entendent sur des cadres qui obligent les compagnies à mutualiser leurs forces, par exemple sur la réservation transfrontalière.
(*) Un classement généré à partir d’analyses de prix sur plus de 8 000 billets et de sources accessibles au public