Celui-ci a activé son GSM pour la dernière fois près du domicile de son employeur Tomasz T., le 17 février avant de ne plus donner aucun signe de vie. Ils auraient par ailleurs borné au même moment sur la même antenne téléphonique, le matin du 17 février, quelques dizaines de minutes avant l’arrêt de l’activité du GSM de la victime.
Des versions changeantes
Les policiers se sont donc naturellement intéressés aux activités de l’entrepreneur en bâtiment les jours entourant la disparition de son ouvrier. Selon nos sources, le GSM de Tomasz T. est repéré en déplacement sur la E411, le 18 février, en direction de la province du Luxembourg. En croisant les données d’enquête, l’équipe d’investigation a découvert qu’une des camionnettes de sa société se trouvait à Libin, la commune de rattachement d’Ochamps, où le squelette d’Adam a été découvert.
La succession d’éléments intrigue évidemment les enquêteurs et finalement Tomasz T. est auditionné. Sur la journée du 17 février, l’entrepreneur expliquerait avoir comme à chaque fois récupéré Adam W. à Herrmann-Debroux à Auderghem, de s’être rendu à son entrepôt avant de le laisser partir dans le courant de la journée car il avait des choses à faire.
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Pour le lendemain, l’entrepreneur aurait évoqué un rendez-vous avec un architecte de Libin afin de lui donner l’acompte d’un chantier pour justifier son trajet sur la E411. Un rendez-vous que ne confirmera pas ledit architecte, selon nos sources. Tomasz T. aurait indiqué qu’il devait également se rendre avec cet argent au Luxembourg afin d’y acheter une voiture d’occasion pour la revendre ensuite en Pologne. Le fait qu’il se serait rendu compte à mi-chemin qu’il avait oublié son portefeuille à Bruxelles et qu’il a pris la décision de rebrousser chemin. Tomasz T. a par ailleurs situé ce demi-tour non loin de la commune où le squelette a été découvert.
Une version changeante qui n’a pas convaincu le juge d’instruction qui a fini par le placer sous mandat d’arrêt en juin 2023, après quasi un an de recherche. Il nous revient de nos sources, qu’une seconde personne a un temps été suspectée dans le dossier mais que les investigations n’ont pas abouti à son encontre.
Quant au mobile, il pourrait s’agir d’une dispute d’ordre financier entre eux, selon les enquêteurs.
Tomasz T. sera donc seul à faire face à un jury populaire pour répondre du meurtre de son employé, un acte qu’il continue de contester depuis la prison où il est encore détenu préventivement. “Mon client conteste et il y a des zones d’ombre dans ce dossier que seule une cour d’assises permettra d’éclaircir”, commente son avocat, Me Guillaume Lys.