La menace russe se rapproche de nous «à grande vitesse», a mis en garde ce jeudi le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, pour qui l’Europe doit dépenser «beaucoup plus» pour sa défense.

«Le danger se rapproche de nous à grande vitesse», a déclaré ce jeudi le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte dans un discours à Bruxelles, évoquant la menace russe sur le continent européen, face à laquelle les pays de l’Otan doivent dépenser «beaucoup plus» pour augmenter leurs capacités de défense.

«Il est temps de passer à un état d’esprit de temps de guerre», a-t-il poursuivi. C’est dans ce sillage que le dirigeant en a appelé au soutien de l’opinion publique et au sens du sacrifice pour «empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l’Otan».

Son intervention, prononcée dans un ton grave, intervient peu après que la Russie a lancé plus de 290 missiles et drones sur les installations énergétiques de l’Ukraine dans la nuit du 12 au 13 décembre et dans la matinée.

«L’économie russe est sur le pied de guerre»

«Ce qui se passe en Ukraine peut aussi se produire ici», a insisté l’ancien Premier ministre néerlandais et même si, a-t-il ajouté, il n’y a aucune menace militaire imminente contre l’Otan, cela n’empêche pas la Russie de se préparer à «une confrontation à long terme avec l’Ukraine, et avec nous», les 32 pays de l’Otan. «L’économie russe est sur le pied de guerre», pendant qu’en Europe, les Etats rechignent à dépenser davantage pour augmenter leurs capacités de défense, a-t-il encore déploré.

Et au-delà de la Russie, la Chine, mais aussi l’Iran et la Corée du Nord sont «à la tâche pour affaiblir l’Amérique du Nord et l’Europe», a souligné Mark Rutte.

En 2023, les Alliés ont décidé de porter à 2% de leur PIB le niveau de leurs dépenses militaires. Mais, seuls 23 d’entre eux ont atteint ce seuil. Certains pays de l’Otan évoquent la nécessité de porter ce seuil à 3%, mais ils restent divisés et aucune décision n’a encore été prise. «Et si nous dépensons plus sans dépenser mieux, il faudra aller au moins jusqu’à 4%», a ainsi estimé Mark Rutte, ajoutant que, pour éviter un tel montant, il faudrait «innover» et «acheter en commun».