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Le Journal en français facile.

Charlotte Derouin.

Bonjour à toutes et à tous. Nous sommes le vendredi 20 décembre et je suis ravie de vous retrouver pour ce Journal en français facile.

À la une :

Le président français, Emmanuel Macron, a quitté Mayotte. Il était sur place, depuis hier, pour se rendre compte des dégâts provoqués par le cyclone Chido et des besoins de la population.

Au Proche-Orient, Israël est d’accord pour collaborer un peu plus avec l’Autorité palestinienne, notamment pour éviter que des groupes islamistes prennent le contrôle du nord de la Cisjordanie.

En Argentine, le président, Javier Milei, n’en finit pas de supprimer des postes dans la fonction publique. Le ministère de la Justice a annoncé le licenciement de 2 400 employés. Les syndicats ont manifesté, hier, contre cette décision.

Emmanuel Macron a donc quitté Mayotte, aujourd’hui. Le président français s’est déplacé pour constater les dégâts provoqués par le cyclone Chido, samedi dernier. Il aura passé plus de temps que prévu sur place. Sa visite devait durer quelques heures, elle aura finalement duré une journée et demie. Le chef de l’État a passé la nuit de jeudi à vendredi à Mayotte. Bonjour, Amélie Tulet.

Bonjour.

Emmanuel Macron s’est donc rendu compte des besoins de la population, mais aussi de la colère de certains habitants.

Oui. Six jours après le passage du cyclone tropical Chido, avoir de l’eau et de la nourriture est toujours un problème, une urgence. Le président français est allé, ce matin, dans des zones où il est difficile de se déplacer. Dans la partie ouest de l’île de Grande-Terre, les habitants sont épuisés, angoissés. Ils manquent de tout. Ils ne voient pas les secours arriver. Ils se sentent coupés du monde. Le président français leur a dit que les militaires sont en train de nettoyer les routes. Emmanuel Macron promet des distributions d’eau et de nourriture dans toutes les communes d’ici dimanche soir. Personne ne sait exactement combien de gens ont été tués par le cyclone Chido à Mayotte. Les morts ont été enterrés très vite. Des équipes sont en train de compter le nombre de disparus.

Et, Amélie, avant de décoller de Mayotte, Emmanuel Macron a organisé une réunion à distance avec des membres du gouvernement à Paris.

Pour dire à l’administration quoi faire, quelles actions mener. Le président français veut une loi spéciale pour reconstruire Mayotte. Avant le passage du cyclone tropical Chido, beaucoup de maisons étaient fragiles, précaires, dans des bidonvilles. Il n’y a pas assez d’hôpitaux, pas assez de moyens humains et matériels pour faire face à une catastrophe. Pourtant, Emmanuel Macron considère que l’État français a déjà beaucoup fait pour Mayotte. Le président dit que pour régler les problèmes, il faut moins d’immigration clandestine. Beaucoup de gens qui vivaient dans les bidonvilles sont des habitants des Comores, venus à Mayotte sans autorisation. Des opposants français trouvent qu’Emmanuel Macron a, parfois, été trop méprisant dans ses prises de parole durant cette visite à Mayotte.

Et, Amélie, le bilan du cyclone Chido est de 35 morts à Mayotte. Mais il est difficile, vous le disiez, de compter les morts. Les autorités pensent que le bilan réel sera bien plus élevé – plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de morts. Au Mozambique, où le cyclone est passé, aussi, dimanche, au moins 75 personnes sont décédées et 800 autres ont été blessées, selon un nouveau bilan établi ce vendredi.

Plusieurs ambassades touchées à Kiev dans une attaque menée par la Russie. L’armée russe a tiré, ce matin, plusieurs missiles sur la capitale ukrainienne, en réponse, selon les autorités russes, à une frappe ukrainienne contre une usine chimique russe. Ces tirs ont provoqué des dégâts sur un immeuble où se trouvent les ambassades de plusieurs pays, celles d’Argentine, d’Albanie, de l’Autorité palestinienne, de la Macédoine du Nord, du Portugal et du Monténégro. Une personne a été tuée, douze autres blessées. Le gouvernement portugais a condamné cette attaque, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Des diplomates américains sont arrivés en Syrie pour rencontrer les nouveaux dirigeants du pays, une dizaine de jours après la chute du régime de Bachar el-Assad. La coalition – l’alliance de groupes armés – est dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham, qui a pris la tête du pays. Les diplomates veulent encourager cette coalition à pacifier la Syrie après treize ans de guerre civile. L’armée américaine, elle, a annoncé avoir tué, aujourd’hui, dans une frappe un cadre du groupe État islamique, en Syrie. Elle dit avoir mené une frappe précise et tué Abou Youssif, dans la province de Deir Ezzor.

En Israël, le cabinet de sécurité, qui est composé de plusieurs ministres, a donné son feu vert à une plus forte collaboration entre l’armée israélienne et l’Autorité palestinienne. Israël et l’Autorité palestinienne craignent que des groupes islamistes prennent le contrôle du nord de la Cisjordanie, un peu comme ce qu’il s’est passé en Syrie. Les explications de Pierre Olivier.

C’est un virage sur l’aile opéré par l’État hébreu, dont la stratégie, ces derniers temps, était plutôt d’affaiblir l’Autorité palestinienne. Changement de cap, donc : l’armée israélienne va coopérer avec la police palestinienne, mais aussi avec ses services de renseignement. Qu’est-ce que ça veut dire, concrètement ? Israël devrait autoriser la livraison de matériel de défense et de déminage, notamment, qui manque cruellement à la police palestinienne. Des pays comme les États-Unis avaient demandé, un peu plus tôt cette semaine, que ces livraisons soient autorisées. Mais, alors, pourquoi ce revirement d’Israël ? Il y a, en fait, deux raisons. D’abord, l’Autorité palestinienne, depuis plusieurs semaines, exerce un contrôle plus strict sur certaines villes, comme Ramallah, ce qui va dans le bon sens pour Israël. Et puis, au nord, la situation est plus délicate, notamment dans la ville de Jénine. Il y a une semaine, plusieurs policiers palestiniens ont été blessés pendant une opération qui visait à reprendre le contrôle du camp de réfugiés de la ville, en proie à des cellules du djihad islamique. C’est ce qui a attiré l’attention des Israéliens, qui redoutent de voir à leurs portes le même scénario qu’en Syrie et une partie de la Cisjordanie tomber aux mains d’islamistes. Pierre Olivier, Jérusalem, RFI.

En Argentine, le président, Javier Milei, continue de supprimer des postes de fonctionnaires. Depuis le début de l’année, 35 000 fonctionnaires ont été licenciés dans le pays et le ministère de la Justice a annoncé, en début de semaine, le licenciement de 2 400 employés supplémentaires. Alors, hier, à Buenos Aires, les syndicats ont manifesté contre cette décision. Reportage de Théo Conscience.

La colère gronde au rythme des tambours devant le ministère de la Justice, à Buenos Aires. 2 400 licenciements, des réductions salariales pour 90 % des employés restants. Après 16 ans au secrétariat des Droits humains, Mariano a appris, cette semaine, qu’il était licencié sans indemnités.

« Nous sommes des pères et des mères de famille. Nous avons des enfants et nous allons nous retrouver sans revenus le mois prochain. Donc, nous demandons que la loi soit respectée et que nous recevions une juste indemnisation. »

En plus de la dimension humaine de cette nouvelle vague de licenciements, ce sont aussi les politiques publiques et les services assurés par le ministère de la Justice qui vont être affectés, rappelle Paula Donadio, déléguée syndicale.

« Les espaces de mémoire de la dictature, l’assistance juridique aux victimes de violation des droits humains, l’accès à la justice… Le ministère a des centres d’accès à la justice sur tout le territoire, mais, avec autant de licenciements, l’attention dans ces centres va énormément diminuer. »

Alors que les vagues de licenciements se succèdent depuis un an, le gouvernement a décidé que tous les fonctionnaires devraient passer un examen d’aptitude.

« Le seul objectif », estime Mariano, « c’est de nous humilier et de nous stigmatiser publiquement. »

Théo Conscience, Buenos Aires, RFI.

RFI. 17 h et bientôt dix minutes dans nos studios, ici, à Paris.

C’est ainsi que s’achève le Journal en français facile. Pour le réécouter, rendez-vous sur notre site francaisfacile.rfi.fr.