2024 touche à sa fin et va laisser place à un nouveau calendrier. Comme chaque début d’année, plusieurs changements sont à prévoir. Or, certains ont des répercussions immédiates sur le pouvoir d’achat des ménages. Voici ce qui change au 1er janvier 2025, et ce qui vous attend concrètement.

Les pensions de retraite de base revalorisées

Comme prévu par la loi chaque année, les retraités vont voir leurs pensions de base revalorisées de 2,2%, à hauteur de l’inflation, soit la hausse moyenne des prix à la consommation (hors tabac). Ainsi, pour une pension de base de 1.200 euros par exemple, cette revalorisation représente une hausse de 26,4 euros mensuels. Celle-ci sera visible sur le versement du mois de février.

Cette disposition légale aurait pu être modifiée si le précédent gouvernement de Michel Barnier n’était pas tombé. Pour contenir le déficit abyssal de la Sécurité sociale – estimé à 18 milliards d’euros en 2024 – le précédent exécutif avait en effet envisagé de déroger au Code de la sécurité sociale, qui prévoit cette indexation. Après avoir envisagé en premier temps un report de six mois de la revalorisation, Michel Barnier avait privilégié une autre solution : une hausse limitée à 0,8 % en janvier pour tous, suivie d’une deuxième augmentation de 0,8 % en juillet pour les pensions inférieures à 1.500 euros.

La facture de gaz va augmenter

Les ménages utilisant du gaz naturel pour se chauffer vont voir leur facture augmenter. En effet, son prix « repère », mis à jour tous les mois par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), grimpe en janvier 2025. Concrètement, le gaz utilisé pour la cuisine et l’eau chaude verra son tarif moyen passer à 0,146 euro TTC par kilowattheure. Pour le chauffage, le prix moyen évoluera de 0,112 euro TTC/kWh à 0,118 euro.

Une nuance : ce prix « repère » n’est qu’indicatif. Les fournisseurs d’énergie restent donc libres de répercuter – ou pas – cette hausse sur leurs clients. Ces derniers sont d’ailleurs toujours libres de faire un comparatif des tarifs en fonction des énergéticiens. Le site du Médiateur de l’énergie, autorité publique indépendante, peut s’avérer être un outil pertinent en la matière.

Fin des titres restaurants pour tout l’alimentaire

La fin d’une mesure plébiscitée par de nombreux ménages français… mais beaucoup moins par les restaurateurs qui réclamaient sa disparition. Au 1ᵉʳ janvier, la possibilité de payer au supermarché toutes les denrées alimentaires avec des titres-restaurants ne sera pas reconduite. La raison ? La chute du précédent exécutif. Elle a provoqué l’arrêt de l’examen de la proposition de loi prolongeant l’usage des titres restaurant pour l’ensemble des produits alimentaires, consommables directement (sandwichs, fruits et légumes, salades, boissons, plats cuisinés, etc), ou non (farine, pâtes, riz, viande, huiles, poissons, etc).

Le courrier et les colis toujours plus onéreux

Les usagers de lettres et de colis seront prévenus : les tarifs du service universel postal vont augmenter en moyenne de 6,8% au 1ᵉʳ janvier. Le tarif de la Lettre verte, pour les envois du quotidien, « qui était de 1,29 euro en 2024, s’élèvera à 1,39 euro en 2025 », indique Bercy sur son site. La Lettre services plus, pour les envois de documents les plus importants, passera « de 3,15 euros contre 2,99 euros en 2024 ». De son côté, le tarif de la Lettre recommandée de 20 g évoluera « de 5,36 euros à 5,74 euros ». Celui de la Lettre internationale de 0 à 20 g sera à « 2,10 euros », contre 1,96 euro jusqu’ici.

En revanche, le tarif de la e-lettre rouge, pour les envois urgents distribués le lendemain, reste inchangé à 1,49 euro. Quant aux tarifs des colis de type Colissimo, ceux-ci gonfleront en moyenne de 5,2%, toutes destinations confondues (France et international). Annoncées par La Poste en juillet dernier, ces augmentations sont justifiées selon le groupe par l’inflation et la baisse des volumes du courrier. Pour rappel, les tarifs du service postal universel avaient déjà flambé de 8,3% en moyenne début 2024.

Le PEL rapportera moins

Autre mesure qui affectera négativement le portefeuille des Français, la baisse du taux d’intérêt annuel de rémunération des plans épargne logement (PEL). Jusque-là fixé à 2,25%, il passera donc à 1,75%, selon le Journal officiel du 18 décembre 2024. Une précision de Bercy devrait toutefois rassurer un certain nombre de futurs propriétaires : « Cette diminution du taux de rémunération n’a pas d’incidence sur les plans ouverts avant le 1ᵉʳ janvier 2025 ».

À noter aussi que le taux de rémunération d’un plan épargne logement est fixé à son ouverture, et ne change pas en cours de route. Pour mémoire, le taux du PEL, réglementé par l’Etat, n’avait pas baissé depuis août 2016, époque où il était passé de 1,50% à 1%. En janvier 2023, celui-ci avait été rehaussé à 2%, puis à 2,25% en 2024.

Big bang tarifaire des transports franciliens

Les usagers des transports en commun en Ile-de-France vont aussi être concernés par des changements tarifaires en 2025. En premier lieu, le tarif du forfait Navigo mensuel augmente de 2,8%, ce qui équivaut à une hausse de 2,40 euros. Concrètement, les Franciliens concernés paieront désormais 88,80 euros pour leur « pass Navigo » mensuel, contre 86,40 euros jusqu’alors. En sachant que le prix de celui-ci était de 84,10 euros en 2023, et… de 75,20 euros en 2022. En outre, les détenteurs du « Pass Navigo annuel » verront leur facture augmenter de 26,40 euros, pour un prix annuel de 976,80 €. En 2024, la hausse n’avait été que de 2,30 euros pour le forfait mensuel.

Autre mesure importante : Ile-de-France Mobilités met en place un billet unique à 2,50 euros, permettant de voyager à la fois dans le métro, le RER et le transilien de toute la région. Ce sera donc la fin des « tickets T+ » et des billets origine-destination. Ce nouveau billet unique permet de diviser par deux le déplacement entre les anciennes zones 1 et 5. Mais il ravira moins les habitants de Paris intra-muros, qui devront débourser 2,50 euros pour un simple ticket de métro, contre 2,15 euros auparavant.

Le dispositif Pinel, c’est fini

Après dix ans d’existence, le dispositif Pinel pour les investisseurs locatifs disparaît. Entré en vigueur à compter du 1ᵉʳ septembre 2014, ce dispositif d’investissement ouvrait droit à une réduction d’impôt sur le prix d’achat d’un logement mis en location. Ceci, en respectant ces conditions principales : logement situé dans un bâtiment d’habitation collectif, plafonnement du loyer et des revenus du locataire, niveau global de performance énergétique minimal, logement construit dans une zone présentant un déséquilibre entre l’offre et la demande, durée initiale de location de 6 ou 9 ans, pouvant être prorogé jusqu’à 12 ans (avec un avantage fiscal croissant).

Mais selon un rapport de la Cour des comptes publié début septembre, cette niche fiscale aurait « imparfaitement » rempli ses objectifs. Notamment en ne contribuant que partiellement à la construction de logements pour les ménages modestes, en zone tendue. Par ailleurs, l’institution a aussi indiqué que le dispositif avait surtout favorisé les investisseurs particuliers « aisés », à la recherche d’un outil de défiscalisation. En outre, la mesure a « créé une forme de dépendance des promoteurs constructeurs à ces dispositifs ».

Nouvelle hausse des prix du tabac

C’est désormais devenu une habitude pour les consommateurs de tabac. Le prix du paquet de cigarettes va encore augmenter au 1er janvier. Selon les douanes françaises, cette hausse atteindra jusqu’à un euro de plus pour un paquet de 20 cigarettes. Et ce, toutes marques confondues. Globalement, le prix d’un paquet passera la barre des 12,50 euros. Aussi, le tabac à rouler, les cigares, ou le tabac à chauffer (pour les pipes), ne seront pas épargnés par ces changements de prix.