« Que 2025 soit notre année. » Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi soir que l’Ukraine devrait se battre en 2025 sur le « champ de bataille » mais aussi à la « table des négociations » pour mettre fin à près de trois années d’invasion russe et une année 2024 marquée par des avancées russes d’ampleur.

« Chaque jour de l’année à venir, nous allons devoir nous battre pour une Ukraine suffisamment forte. Parce que seule une telle Ukraine sera respectée et entendue. Tant sur le champ de bataille qu’à la table des négociations », a-t-il déclaré dans son adresse de Nouvel an à la Nation.

Today, I address all those who value Ukraine, cherish their state, and lovingly call it “Mine.” Those who cannot imagine themselves without Ukraine, no matter where they are. All those who have been fighting for it – so steadfastly and so bravely – for more than 1,000 days.

This… pic.twitter.com/T0sxFmR7Jw

— Volodymyr Zelenskyy / Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) December 31, 2024

L’année 2024 aura été difficile pour Kiev : l’armée russe a avancé en Ukraine de près de 4 000 km2 en 2024 face à des Ukrainiens en difficulté, soit sept fois plus qu’en 2023, et l’année à venir s’annonce incertaine pour l’Ukraine, notamment du fait d’interrogations sur la pérennité du soutien américain, premier bailleur et fournisseur d’armes au pays, depuis l’élection de Donald Trump en novembre. L’imprévisible républicain, qui évoque un cessez-le-feu « immédiat » et a promis d’obtenir un accord de paix, sans jamais détailler son plan, doit prendre ses fonctions le 20 janvier.

« Nous ferons tout pour arrêter la Russie »

Depuis des semaines, les spéculations vont d’ailleurs bon train sur d’éventuels futurs pourparlers de paix, après près de trois ans d’une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et de blessés dans les deux camps. Le président ukrainien a dit souhaiter « une paix juste » en 2025, mais son pays achève l’année sur la défensive, face à une armée russe qui avance malgré d’importantes pertes.

« Que 2025 soit notre année. L’année de l’Ukraine. Nous savons que la paix ne nous sera pas donnée en cadeau, mais nous ferons tout pour arrêter la Russie et mettre fin à la guerre », a-t-il ajouté dans son discours diffusé sur les réseaux sociaux. Quant à Donald Trump, « je n’ai aucun doute que le nouveau président américain est désireux et capable de parvenir à la paix et de mettre fin à l’agression de Poutine », a déclaré le président ukrainien, qui demande toujours pour son pays des garanties de sécurité avant toute négociation avec Moscou.

Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine s’est félicité mi-décembre des avancées de ses troupes, assurant avoir « l’initiative » à l’issue d’une année « charnière ». Dans son discours du Nouvel An mardi, il n’a de son côté pas explicitement mentionné la guerre en Ukraine mais a salué les soldats russes pour leur « courage et leur bravoure ».

Tandis que la Russie occupe déjà près de 20 % du territoire ukrainien, les forces ukrainiennes, moins nombreuses et moins armées, reculent à un rythme accéléré depuis cet automne, en particulier dans l’Est : novembre (725 km2) et octobre (610 km2) ont été les deux mois durant lesquels l’armée russe a pris le plus de territoire depuis mars 2022 et les premières semaines de l’invasion, selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), arrêtées au 30 décembre.

2025 « déterminera qui l’emportera »

Par ailleurs, les conséquences pour les Ukrainiens restent immenses : des millions de déplacés et de réfugiés, et des bombardements russes incessants, notamment ceux visant l’infrastructure énergétique, plongeant les civils régulièrement dans le noir et le froid. Dans ce contexte, les questions en suspens restent nombreuses. L’année à venir « déterminera qui l’emportera », a prévenu en novembre le président ukrainien.

VidéoVolodymyr Zelensky se confie aux lecteurs du Parisien

En attendant, la guerre se poursuit dans le pays. Dans la nuit de lundi à mardi, l’Ukraine a encore été visée par 21 missiles et une quarantaine de drones d’attaque, dont respectivement sept et 16 ont pu être abattus. L’armée russe a affirmé avoir frappé « un aérodrome militaire et une entreprise du complexe militaro-industriel » ukrainien. Côté russe, une attaque de drones ukrainiens a provoqué un incendie de carburant dans un dépôt pétrolier de la région de Smolensk, à 500 km à vol d’oiseau de Kiev, selon le gouverneur régional.