Le parti d’opposition social-démocrate suédois a demandé au gouvernement d’invoquer un article de l’OTAN qui obligerait l’Alliance à tenir une réunion spéciale.
Répondant à l’appel de l’opposition, la ministre suédoise des Affaires étrangères Maria Malmer Stenergard a déclaré à la chaîne suédoise SVT que le gouvernement “n’excluait rien”, concernant la convocation d’une réunion de l’OTAN.
La Suède n’a rejoint l’OTAN que récemment, en mars dernier, en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine. Elle menait jusque là une politique de neutralité.
Si une réunion de l’OTAN devait avoir lieu en vertu de l’article 4, les membres envisageraient de coordonner leur réponse, mais n’auraient pas l’obligation d’agir.
Cet article engage les membres de l’OTAN à “se consulter chaque fois que, de l’avis de l’un d’eux, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties est menacée”.
L’article 4 a été invoqué sept fois depuis la création de l’OTAN en 1949.
Toutes ont eu lieu au 21e siècle, soit parce que la Russie était considérée comme une menace pour les États d’Europe de l’Est, soit parce que la Turquie craignait une instabilité croissante au Moyen-Orient.
En 2014, suite à l’annexion de la Crimée par la Russie, la Pologne a invoqué l’article 4.
Sabotage d’un câble électrique finno-estonien
Vendredi, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré que l’Alliance allait intensifier ses patrouilles en mer Baltique, alors que les enquêteurs finlandais s’efforcent de déterminer si un navire lié à la Russie a saboté des câbles sous-marins dans cette région cette semaine.
Les autorités finlandaises ont pris le contrôle du navire, l’Eagle S, jeudi, alors qu’elles tentent de déterminer s’il a endommagé un câble électrique reliant la Finlande et l’Estonie ainsi que plusieurs câbles de données. Il s’agit du dernier incident en date d’une série de perturbations d’infrastructures clés dans la région.
Dans un message publié sur X, M. Rutte a déclaré qu’il avait parlé au président finlandais Alexander Stubb “au sujet de l’enquête en cours menée par la Finlande sur un éventuel sabotage de câbles sous-marins”. M. Rutte a ajouté que “l’OTAN renforcera sa présence militaire en mer Baltique”.
Interrogé sur ce qui pourrait être fait et quand, le siège de l’OTAN s’est contenté de dire que l’alliance de 32 pays “reste vigilante et s’efforce d’apporter un soutien supplémentaire, notamment en renforçant sa présence militaire” dans la région.
La Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a rejoint l’OTAN en 2023, abandonnant comme la Suède une politique de neutralité vieille de plusieurs décennies.
En octobre 2023, en réponse à des incidents similaires, l’OTAN et ses alliés ont déployé davantage d’avions de patrouille maritime, d’avions radar à longue distance et de drones pour des vols de surveillance et de reconnaissance, tandis qu’une flotte de chasseurs de mines a également été envoyée dans la région.