Un homme identifié comme étant Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain résidant au Texas, a lancé son véhicule sur la foule fêtant le Nouvel An dans la nuit de mardi à mercredi, faisant au moins 15 morts et une trentaine de blessés. Le suspect, détenteur d’un drapeau de Daech et d’engins explosifs, a été abattu par la police.
Dans la nuit de mardi à mercredi, La Nouvelle-Orléans célébrait l’avènement de la nouvelle année dans la rue festive de Bourbon Street, connue pour ses clubs de jazz, ses bars, ses néons quand, à 3h15 du matin, un homme a précipité « à grande vitesse » sa voiture au milieu de la foule. Bilan : au moins quinze morts et une trentaine de blessés. Une fois le véhicule immobilisé et après un échange de tirs avec les policiers, durant lequel deux agents ont été touchés, le suspect a été abattu puis identifié par le FBI, l’agence fédérale chargée de l’enquête.
Son nom ? Shamsud-Din Jabbar. Un citoyen américain, né à Beaumont au Texas, résidant à Houston, à 600 km de La Nouvelle-Orléans. Dans une vidéo YouTube qui date de 2020, l’homme se présente comme un agent immobilier fort de son expérience militaire au sein de l’armée américaine, laquelle lui a appris à « tout prendre au sérieux ». Son casier judiciaire ? Rien ou presque. Deux inculpations pour des infractions mineures : un vol en 2002 et conduite avec un permis non valide en 2005, a révélé le New York Times.
Lors de son expédition meurtrière rapidement qualifiée «d’acte terroriste» par les autorités, Shamsud-Din Jabbar avait embarqué dans son véhicule, une camionnette Ford blanche louée à un particulier via une application, un drapeau du groupe État islamique ainsi que plusieurs armes et des engins explosifs. Certains, retrouvés dans le quartier, ont été désactivés par la police, a annoncé le FBI lors d’une conférence de presse organisée à la mi-journée mercredi.
Des bornes défectueuses
Interrogée sur la configuration des lieux, qui a permis à une camionnette de s’engouffrer dans une rue très fréquentée au cours d’une des nuits les plus animées de l’année, la chef de la police de La Nouvelle-Orléans, Anne Kirkpatrick, a expliqué que les bornes empêchant la circulation automobile le long de Bourbon Street étaient en cours de remplacement – car dysfonctionnelles – au moment de l’attaque. Le plan de sécurité provisoire mis en place pour les remplacer n’a «pas fonctionné», a-t-elle regretté. Le suspect, Shamsud-Din Jabbar, a ainsi pu contourner une voiture de police entravant l’accès et se rendre sur le trottoir avec son pick-up.
L’attaque a suscité des réactions indignées venues du monde entier. Aux États-Unis, le président Joe Biden a écrit que «rien ne justifiait la violence, quelle qu’elle soit». Donald Trump a quant à lui pointé la responsabilité de l’immigration. «Lorsque j’ai dit que les criminels qui entraient dans notre pays étaient bien pires que ceux qui s’y trouvaient, cette affirmation a été constamment réfutée par les démocrates et les ‘fake news médias’, mais cela s’est révéré être vrai.» Emmanuel Macron a, lui, choisi d’exprimer, au nom de tous les Français, ses « pensées » aux familles des victimes et aux blessés ainsi qu’au peuple américain dont « nous partageons la peine ».
Le FBI à la recherche de complices
Pour l’heure le FBI poursuit son enquête, à la recherche des complices de Shamsud-Din Jabbar. Lors de la conférence de presse organisée hier, l’organisation a dit notamment travailler à « déterminer les associations et affiliations potentielles de l’individu avec des organisations terroristes». «Nous ne pensons pas que Jabbar soit le seul responsable», avait dans un premier temps déclaré Alethea Duncan, agent spécial de l’organisation, sans fournir beaucoup plus de détail.
L’agence AP a obtenu en fin d’après-midi un bulletin de police dans lequel il est fait mention d’images de caméras de surveillances. Celles-ci montreraient trois hommes et une femme en train d’installer l’un des engins explosifs retrouvés dans le quartier. Quatre personnes au moins sont donc toujours recherchées et ce alors que le Sugar Bowl un grand match de football universitaire, supposé se tenir mercredi soir et réunissant des milliers de spectateurs, a été décalé pour avoir lieu ce jeudi.