La Finlande va organiser le 14 janvier au palais présidentiel d’Helsinki un sommet des pays de la Baltique membres de l’OTAN. Il portera sur la sécurité dans la région et en particulier les mesures à prendre pour « sécuriser les infrastructures sous-marines critiques », indique un communiqué de la présidence finlandaise. Les discussions doivent aussi porter sur « le renforcement de la présence de l’OTAN en mer Baltique et sur la réponse à la menace que représente la flotte fantôme de la Russie ».
Ce sommet sera tenu par le président finlandais Alexander Stubb, dont le pays a récemment rejoint l’OTAN le 4 avril 2023 après l’invasion russe en Ukraine, avec le premier ministre estonien Kristen Michal. Seront également présents le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, la première ministre danoise Mette Frederiksen, le chancelier fédéral allemand Olaf Scholz, le président letton Edgars Rinkēvičs, le président lituanien Gitanas Nausėda, le premier ministre polonais Donald Tusk, le premier ministre suédois Ulf Kristersson et la vice-présidente exécutive de la Commission européenne Henna Virkkunen.
Le 25 décembre, un câble de puissance, Estlink 2, raccordant l’Estonie à la Finlande par le golfe de Finlande, a été endommagé, ainsi que quatre câbles de télécommunications. Un pétrolier, l’Eagle S, qui fait partie de la « flotte fantôme russe » est soupçonné de les avoir arrachés délibérément avec son ancre. Si deux câbles de télécommunications ont déjà été réparés, il faudra plusieurs mois pour rétablir le câble Estlink 2 et les travaux devraient coûter plusieurs dizaines de millions d’euros. Cet incident s’ajoute au sabotage du gazoduc Balticconnector le 8 octobre 2023 suivi des récents incidents sur les câbles télécoms Arelion et C-Lion 1, les 17 et 18 novembre 2024.
La rupture du câble Estlink 2 de 650 MW ne fait pas peser de risque immédiat sur l’approvisionnement électrique de la Finlande. Mais la panne pourrait générer d’éventuelles pénuries d’électricité si le temps devenait exceptionnellement froid durant l’hiver et en l’absence de vent, a prévenu Fingrid, l’opérateur du réseau national finlandais.
Après ce nouvel incident survenu le 25 décembre, l’Estonie a déployé des patrouilleurs pour protéger l’autre câble de puissance Estlink 1, raccordant également les deux pays. Les pays riverains de la Baltique avaient demandé que leurs alliés leurs prêtent main forte en déployant des bâtiments pour les aider à protéger leurs infrastructures.
Réunis le 30 décembre au siège de l’OTAN, les Alliés avaient exprimé leur « pleine solidarité » avec l’Estonie et la Finlande tout en s’engageant à renforcer la présence militaire en mer Baltique. « Les Alliés envisagent également d’autres mesures pour faire face aux menaces potentielles pesant sur les infrastructures sous-marines critiques, notamment avec le soutien du Centre maritime de l’OTAN pour la sécurité des infrastructures sous-marines critiques, créé en mai de cette année », avait annoncé l’OTAN.
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