Où que vous soyez sur la planète, soyez les bienvenus à l’écoute de RFI – Radio France Internationale. Il est 17 heures à Paris, 18 heures à Gaza.
Le Journal en français facile.
Adrien Delgrange.
Mercredi 15 janvier.
Au sommaire de cette édition :
Une réplique russe aux attaques ukrainiennes d’hier. De nombreuses infrastructures énergétiques en Ukraine ont été touchées et endommagées, ces dernières heures, par des missiles russes.
Au Mozambique, au moins sept morts dans des manifestations aujourd’hui, le jour où le nouveau président, Chapo, a été investi.
Reportage, dans ce journal, à Mayotte : l’île française ravagée, en un mois, par un cyclone et une tempête tropicale.
Et puis, enfin, l’Espagne qui bat des records de fréquentation touristique.
Mais, avant de développer tous ces titres, un cessez-le-feu à Gaza est attendu, probablement, dans les prochaines heures. Les négociations entre le Hamas et Israël seraient en cours de finalisation, à en croire le médiateur qatarien. Après quinze mois de guerre, cet accord permettrait l’arrêt des combats, la libération des otages israéliens et la libération de détenus palestiniens. Selon des sources palestiniennes, le Hamas aurait approuvé l’accord. Mais le gouvernement israélien dit toujours attendre une réponse du groupe islamiste.
L’actualité, à présent, en Russie et en Ukraine, au lendemain d’une importante attaque ukrainienne sur le sol russe. 120 missiles et drones russes ont été tirés, ces dernières heures, sur l’Ukraine. L’armée russe confirme avoir frappé des infrastructures dites essentielles, en Ukraine. Cette nouvelle attaque massive déstabilise un peu plus le réseau énergétique, déjà très affaibli. Anastasia Becchio, ce sont, cette fois, les installations dans les régions de l’ouest du pays qui ont été visées par ces missiles russes.
Sur la quarantaine de missiles tirés, une trentaine [ont] été abattus, selon les autorités ukrainiennes. Plus de 70 drones ont, par ailleurs, été lancés. Le gouverneur de la région de Lviv affirme que deux installations énergétiques ont été endommagées. Des attaques, également, dans la région d’Ivano-Frankivsk, toujours à l’ouest. C’est dans la partie occidentale du pays que se trouvent les plus grandes installations souterraines de stockage de gaz, essentielles pour assurer le chauffage. Également visées, Kiev et Kharkiv. L’opérateur électrique Ukrenergo a annoncé des coupures d’urgence pendant plusieurs heures dans sept région ukrainienne de l’est et du centre. Ces pilonnages se poursuivent au lendemain d’une importante attaque ukrainienne contre des installations militaires et industrielles, des raffineries de pétrole et des usines chimiques fabriquant, selon Kiev, des composants pour le secteur militaire russe. À moins d’une semaine de l’entrée en fonction de Donald Trump, les deux camps maintiennent la pression. Dans le Donbass, les troupes russes tentent de conquérir les quelques localités de la région encore aux mains des Ukrainiens, et, en particulier, la ville de Pokrovsk. Hier, face à l’avancée des Russes, la décision a été prise de fermer la grande mine de coke de la ville. C’était la dernière de ce type encore sous contrôle ukrainien.
Et c’est dans ce contexte que la Russie annonce, par ailleurs, aujourd’hui, avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers de guerre avec l’Ukraine, en échangeant 25 soldats ukrainiens en détention contre 25 militaires russes.
Aux États-Unis, avant de quitter le pouvoir, Joe Biden multiplie les annonces. Exemple : Joe Biden vient de retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme. Ou, encore, en décembre, il décide d’envoyer plusieurs milliards de dollars d’équipements pour soutenir l’armée ukrainienne. Mais Donald Trump, une fois arrivé au pouvoir, ne va-t-il pas revenir sur toutes ces mesures, dès son arrivée à la Maison Blanche ? Anne Deysine, professeur émérite de droit et de civilisation américaine à l’université Paris Nanterre, nous dit ce qu’elle en pense.
« Tout dépend du statut juridique de chacune de ses décisions. Peuvent-elles être retournées par un simple décret présidentiel de Donald Trump ? Ou bien est-ce qu’il y a un côté un peu irréversible ? Il y a le fait qu’il a commué les condamnations à mort de 37 prisonniers. Ces 37 condamnés savent qu’ils ne vont pas mourir. Trump ne peut pas revenir en arrière. Un autre exemple : Biden a pris deux proclamations pour retirer 625 millions d’acres – alors, en hectares, je sais pas combien cela fait, mais ça fait beaucoup – sur plusieurs côtes pour interdire le forage. Est-ce que, d’un seul trait de plume, Trump peut revenir sur ces deux mémoranda présidentiels ? Et là, c’est pas si simple parce qu’il avait déjà essayé durant le premier mandat et le juge, nommé par Obama, avait dit que non, c’était pas possible, sauf par voie législative. Alors, il va sans doute peut-être essayer, prendre un mémorandum disant “Je reviens sur les décisions de Biden.” La gauche va porter l’action en justice et, peut-être, Trump espérera qu’il ne tombera pas sur un juge nommé par Obama, mais sur un juge nommé par lui. En tout cas, beaucoup de ces affaires vont finir devant les tribunaux et il y a une profession qui ne va pas manquer de travail pendant quatre ans, ce sont les avocats. »
L’historienne Anne Deysine, au téléphone avec Christophe Paget.
RFI. À Maputo, il est [17] h 05.
Sept personnes seraient mortes, aujourd’hui, dans des manifestations au Mozambique, le jour où le nouveau président, Daniel Chapo, a été investi. Information communiquée par une ONG locale, qui a recensé sept décès dans la capitale – Maputo –, mais aussi dans le nord du pays, à Nampula.
L’actualité à Mayotte, à présent. [La ville, la ville] L’île – au temps pour moi – est toujours en difficulté après les passages des cyclones Chido, il y a un mois, et puis Dikeledi, le week-end dernier. La vie tente de reprendre son cours, mais difficile, toujours, de se déplacer. Les liaisons maritimes entre Petite-Terre et Grande-Terre sont très perturbées. Reportage RFI, Justine Rodier.
Des dizaines de personnes marchent le long de la route qui mène au quai Ballou à Dzaoudzi, en Petite-Terre, pour tenter d’embarquer sur la barge direction Grande-Terre.
« C’est juste un enfer. »
Les gendarmes ne laissent passer que les véhicules prioritaires, forces de l’ordre, personnels de santé et camions de livraison. Cette femme a dû venir à pied.
« J’habite en Petite-Terre, à Pamandzi, et je vais travailler sur Kawéni. On n’a pas le choix. »
De nombreuses personnes sont chargées de valises ou de sacs de courses et avancent difficilement, comme Ibrahim, venu visiter sa famille.
« On est obligés de faire toute la marche et c’est compliqué. Avec le soleil, ça tape fort. Y a pas d’arbres, donc, c’est compliqué. D’habitude, ça me prenait, alors, quinze minutes l’aller, quinze minutes le retour, 30 minutes. Là, ça m’a pris trois heures. »
Normalement, il y a cinq barges pour assurer la liaison entre les deux îles de Mayotte. Aujourd’hui, seules deux d’entre elles sont fonctionnelles. De plus, un des deux quais d’embarquement est devenu inutilisable ce week-end, car le bateau de 35 mètres de Kassim Maliki s’y est échoué avec Dikeledi.
« Pour faire sortir la barge avec le remorqueur, c’est moi qui dois payer 10 000 euros. Que j’ai pas l’argent. »
Avant Chido 4 000 personnes empruntaient la liaison chaque jour. Désormais, seules un quart d’entre elles arrivent à traverser. Justine Rodier, Dzaoudzi, RFI.
Le tourisme en Espagne qui bat des records de fréquentation, avec 94 millions de visiteurs l’an dernier. C’est un niveau historique, salué par les autorités espagnoles. Beaucoup de touristes rapportent beaucoup d’argent. Recette estimée : 126 milliards d’euros.
Et puis de la musique avant de refermer ce journal, grâce à Toma Sidibé. Né en Côte d’Ivoire, il a vécu aussi en France. Toma Sidibé transmet, depuis de nombreuses années, des messages engagés à travers des rythmes africains. Ce passeur entre les cultures et les continents vient de sortir Dakan, “destin” en bambara.
Rythmes afro-urbains, le soleil dans le cœur et l’engagement sur la langue, Toma Sidibé chante la jeunesse et l’espoir du Mali, son pays d’adoption, en français et en bambara.
[extrait d’une chanson]
Réveiller les consciences et lutter contre les barrières et les a priori dans un monde de plus en plus fermé, c’est l’objectif premier de l’album de ce voyageur dans l’âme.
« Il y a une chanson qui s’appelle Tous mélangés, dans laquelle je dis “Arrête un peu de nous juger. L’identité n’est pas figée.” C’est-à-dire que l’identité, on se la construit. C’est pas seulement le sang, c’est pas seulement le sol, c’est pas seulement le sexe, c’est pas seulement l’accent, mais c’est aussi les gens qu’on rencontre, les pays dans lesquels on voyage, les influences que l’on rencontre. C’est cette ouverture-là que, moi, je prône, parce qu’on est toujours plus enrichi quand on s’intéresse aux autres. »
[extrait d’une chanson]
Célébrant un monde métissé, Toma Sidibé vise non seulement à bâtir des ponts entre des continents, mais aussi entre des générations, dans l’idée d’inventer un destin commun où, comme il dit, « Le corps pense et l’esprit danse. »
[extrait de la chanson Tous mélangés]
Grâce à la sortie du nouvel album de Toma Sidibé, nous écoutons cette musique.
Merci à vous d’écouter ce journal.
Il est 17 h 10 à Paris.