Le livre de La Grande Sophie qui vient de paraître prend la forme originale d’une correspondance d’une centaine de lettres à une mystérieuse Suzanne. Un personnage imaginaire, né lors de l’écriture de la chanson éponyme figurant sur son album La place du fantôme (2012). Celle qui a grandi à Port-de-Bouc et à Marseille vient d’adapter cette forme originale dans un seule-en-scène qui l’est encore plus, mêlant chansons, théâtre et récit. Interview.
Qu’est-ce qui vous a poussé à adapter votre livre sur scène ?
J’ai ressenti le besoin d’explorer une forme nouvelle d’expression. C’était le bon moment pour raconter mon parcours de chanteuse et de femme. L’adaptation me tentait beaucoup. Avec la metteuse en scène Johanna Boyé, j’ai pu créer un seule-en-scène hybride, ni théâtre ni concert, mais une sorte de comédie musicale à moi. J’y mêle lettres, musique et récit pour revisiter mon histoire. Ça me donne un autre regard sur moi-même, et je pense que ça va me faire évoluer, enrichir ma manière d’être sur scène.
Passer du livre à la scène implique un rapport différent au public. Est-ce que ça a transformé votre récit ?
J’ai dit tout de suite à Johanna que je ne voulais pas perdre le rapport que j’ai en concert, où j’aime m’adresser au public sans barrière, réagir à une humeur de salle. J’ai toujours fait ça et je ne voulais pas qu’on m’enferme dans mon monde et qu’eux soit dans le leur. Le spectacle laisse la place aux interactions, tout en suivant un récit à la chronologie plus linéaire que le livre.