Alors qu’une trêve de 42 jours débute ce dimanche matin et que des échanges d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens sont prévus, Benjamin Netanyahou a déjà réaffirmé se réserver «le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis samedi de ramener «tous les otages» détenus dans la bande de Gaza à la veille de l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien, ravagé par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas. «Il s’agit d’un cessez-le-feu provisoire» et «nous nous gardons le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis», a-t-il affirmé lors d’une allocution télévisée et, le cas échéant, «nous le ferons avec plus de force».

La trêve doit débuter dimanche à 08H30 (06H30 GMT), à la veille de l’investiture du président américain élu, Donald Trump, a annoncé samedi le Qatar, l’un des médiateurs avec l’Égypte et les États-Unis, qui ont réussi à arracher cet accord après plus d’un an de laborieuses négociations. «Comme je vous l’avais promis, nous avons changé la face du Moyen-Orient et en conséquence, le Hamas reste battu et solitaire», a ajouté M. Netanyahou, promettant aux Israéliens de ramener «tous les otages». 

Selon les termes de l’accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines. En échange, Israël va libérer 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice, l’Égypte faisant état de son côté de «plus de 1.890 prisonniers palestiniens» devant être libérés au cours de cette première phase.

«La liste» des otages

Annoncé mercredi par les médiateurs, l’accord ambitionne, selon le Qatar, de déboucher à terme sur une fin définitive de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée israélienne.

Le gouvernement israélien a approuvé l’accord samedi, après le feu vert du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. Des otages seront libérés dès dimanche, a annoncé le gouvernement israélien, sans préciser leur nombre ou à quelle heure.

Trois points d’accueil ont été installés à la frontière sud d’Israël avec Gaza, aux passages de Kerem Shalom, Eretz et à celui proche du kibboutz Réïm, a précisé un responsable militaire. Les captifs seront pris en charge par des médecins puis conduits vers des hôpitaux.

Selon des sources proches du Hamas, le premier groupe d’otages libérés devra être composé de trois Israéliennes. M. Netanyahou a exigé samedi soir de recevoir «la liste» des otages devant être libérés dimanche avant de pouvoir procéder au premier échange de prisonniers. 

Deux Franco-Israéliens libérables

Israël a désigné 95 détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7-Octobre. Leur libération interviendra après 14H00 GMT, d’après les autorités. Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d’attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah, arrêté et écroué en 2019.

Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages libérables, selon Paris. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023.

Selon le président américain, Joe Biden, la première phase de l’accord comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées à Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé par la famine selon l’ONU. Les autorités égyptiennes ont annoncé que l’accord prévoyait «l’entrée de 600 camions d’aide par jour dans Gaza, incluant 50 camions de carburant».

Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.