Pamela Hemphill a purgé 60 jours de prison pour avoir participé aux émeutes du 6 janvier 2021. Selon elle, le gouvernement Trump essaye de «réécrire l’histoire» et elle «ne veut pas faire partie de cela».
La décision de Donald Trump est tombée quelques heures seulement après son retour au pouvoir. Le 47e président des États-Unis a signé lundi soir à la Maison-Blanche le décret graciant plus de 1500 participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, profanation sans précédent du sanctuaire de la démocratie américaine. «C’est pour le 6 janvier, pour les otages, environ 1500 personnes qui seront complètement graciées», a-t-il déclaré en signant le document au Bureau ovale.
Si cette initiative a soulevé un vent d’enthousiasme chez ses partisans, et de colère chez ses opposants, elle a également entraîné des réactions plus surprenantes. L’une des personnes ayant purgé une peine de prison pour avoir participé aux heurts, Pamela Hemphill, a refusé d’être graciée par le président américain.
«Nous avons eu tort ce jour-là, nous avons enfreint la loi et il ne devrait pas y avoir de grâce», a-t-elle avancé à l’émission Newsday de la BBC . Surnommée la «grand-mère Maga» par des internautes sur les réseaux sociaux, en référence au slogan de Donald Trump «Make America Great Again», elle estime «qu’accepter une grâce ne ferait qu’insulter les policiers du Capitole, l’État de droit et, bien sûr, notre nation».
Condamnée à 60 jours de prison, elle avait plaidé coupable devant la justice. «J’ai plaidé coupable parce que j’étais coupable, et accepter une grâce ne servirait qu’à contribuer à leur “gaslighting” et à leur fausse écriture des faits», a-t-elle déclaré à nos confrères britanniques. Pour l’assaillante, le gouvernement Trump essaye de «réécrire l’histoire et je ne veux pas faire partie de cela». Le cas de Pamela Hemphill n’est pas une première : des condamnés ont déjà refusé une grâce et en ont le pouvoir en vertu de la Constitution américaine, selon la Cour suprême.
«Ils ont été traités très injustement»
Cette grâce bénéficie à l’ensemble des personnes condamnées pour participation à l’assaut du Capitole, à l’exception de 14, dont la peine est commuée en période de prison déjà purgée. «Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années et commence un processus de réconciliation nationale», selon le texte du décret publié par la Maison-Blanche.
Les participants à l’assaut du Capitole «ont été traités très injustement», a estimé Donald Trump. Au contraire, l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, présente au Capitole le 6 janvier 2021, s’est indignée contre une «insulte au système judiciaire» américain. Elle a accusé dans un communiqué le président républicain de s’être ainsi rendu coupable «d’abandon et de trahison des policiers qui ont risqué leur vie pour arrêter une tentative de subversion du transfert de pouvoirs».
Donald Trump a régulièrement minimisé la gravité de l’assaut du 6 janvier 2021, décrivant cette date comme une «journée d’amour» et de «débordement d’affection» à son égard. Ce jour-là, des centaines de ses partisans chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale avaient pris d’assaut le Capitole, pour tenter d’y empêcher la certification de la victoire de son adversaire Joe Biden. Depuis, quelque 1600 personnes ont été arrêtées et inculpées, dont plus de 1270 ont été condamnées.