Jean-Eudes Guillaume était un fils, un frère, un neveu, un oncle, un enfant du village de Bréhéville, où cet exploitant agricole et forestier a toujours vécu et où il a été retrouvé mort – son corps présentait alors plusieurs plaies par balles -, jeudi 16 janvier, en fin de journée.
Sans nouvelles de son fils depuis environ 48 heures, son père avait alors contacté les gendarmes. Ils avaient alors découvert le corps de cet homme de 34 ans allongé sur son lit, dans une maison qu’il avait retapée et où il vivait seul.
Dirigées par le parquet de Verdun et menées par la section de recherches de Nancy, avec l’appui de la « BR » de Verdun, les investigations ont rapidement orienté l’enquête sur la piste criminelle.
Au cours de la minutieuse enquête de voisinage conduite le lendemain de la découverte du corps, les militaires apprenaient ainsi que Jean-Eudes Guillaume était un homme « courageux, bosseur, débrouillard, serviable » issu d’une grande famille installée au village depuis des décennies. Il lui a même manqué deux voix pour emporter les dernières élections municipales, en 2020.
Les enquêteurs découvraient également que des divergences profondes altéraient les relations entre la victime et son père, D. Guillaume. L’autopsie réalisée lundi 20 janvier à l’Institut médico-légal de Nancy entérinait une piste criminelle qui ne faisait plus aucun doute. Elle révélait que Jean-Eudes Guillaume avait été atteint par trois balles, à la tête et à l’abdomen, dont une létale.
Opérant presque jour et nuit, les enquêteurs examinaient puis refermaient différentes pistes et exploitaient des éléments qui les conduisaient à s’intéresser de plus en plus au père de la victime, D. Guillaume. L’exploitant agricole de 66 ans totalement inconnu de la justice était placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de Verdun, mercredi 22 janvier au matin.
Ce vendredi matin devant un magistrat de Nancy
Entendu à plusieurs reprises, le suspect est finalement passé aux aveux ce jeudi après-midi, confirme Delphine Moncuit, la procureure de la République de Verdun, qui a dirigé l’enquête avant de se dessaisir au profit du pôle criminel de Nancy, ce vendredi 24 janvier.
D. Guillaume a donc été déferré ce vendredi matin devant un magistrat nancéien avant d’être présenté à un juge d’instruction, qui mènera l’information judiciaire. En dépit de ses aveux, il reste présumé innocent.