La pression russe s’accentue dans la région de Koupiansk.
Les Ukrainiens ont ordonné l’évacuation d’une quinzaine de localités.
Alors que les Russes continuent d’avancer en Ukraine, certains habitants ont décidé de rester sur place, malgré la guerre.

Depuis quelques semaines, l’armée russe progresse dans la région de Koupiansk. Dans cette ville du nord-est de l’Ukraine, qui comptait 14.000  habitants avant le début de la guerre, il n’en reste plus que 2300. Malgré le rapprochement de la ligne de front, les habitants encore sur place sont bien décidés à rester, malgré les appels à évacuer. “Je ne vois aucune raison de partir. Mes racines sont ici, ma famille est ici”, confie Alexander, un habitant de Koupiansk, dans le reportage en tête de cet article. Ludmila, elle aussi, ne veut pas quitter le village. Elle se sent utile en tricotant des chaussettes pour les soldats. “Qui va aider ? Il n’y a personne à part nous”, témoigne-t-elle.

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Depuis quelques jours, devant la recrudescence des frappes, l’ordre d’évacuer les enfants est tombé. Les familles ont un mois pour quitter le village. Une décision incompréhensible pour Ina, maman d’un garçon de 12 ans. “Nous avons tout ici. Il y a Internet, on a tout. Les enfants dorment dans des lits chauds, chez eux, ils étudient en ligne”. Sur les 50 localités que compte la communauté, trois ont déjà évacué les enfants depuis le début de la guerre. “La plupart des gens ne veulent pas partir. Nous leur demandons, nous les supplions. Quarante enfants sont déjà partis, ils étaient 90”, affirme Svitlana Lukhtyrska, responsable des affaires familiales de l’agglomération de Velykyi Burluk. 

Les associations déplorent le refus d’évacuation de la part de certains habitants. À Kharkiv, Oleksander Humanuyk, fondateur de l’association Rose on the Hand, s’est même habitué à cette situation. “Ils retardent leur évacuation autant que possible. Maintenant, ils ne peuvent plus la reporter, alors ils partiront. Les demandes vont commencer quand les Russes seront à leur porte”. La région de Koupiansk est sous le feu des forces russes depuis plusieurs semaines. Les frappes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus meurtrières.

Thibault JEANNIN