L’ensemble des suspects ont été mis à disposition d’un juge d’instruction qui devait les interroger ce lundi 3 février, mais également ce mardi 4 février.

Le parquet de Bruxelles confirme ces informations, et précise par communiqué que la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles a en fait perquisitionné plusieurs adresses dans l’arrondissement judiciaire de Bruxelles ainsi que dans les arrondissements du Brabant wallon, de Liège et de Namur dans le cadre d’une instruction judiciaire portant sur un trafic de cannabis d’envergure entre l’Espagne et la Belgique par une organisation criminelle présumée.

Une quinzaine de suspects ont été interpellés en Belgique. Parmi ces suspects, on dénombre des personnes déjà condamnées pour des infractions liées aux stupéfiants.

Toujours selon le parquet, l’enquête avait débuté en juillet 2023, à la suite de la découverte d’indices liés à un trafic de stupéfiants, dans le cadre d’une autre enquête judiciaire menée par l’Organe Central pour la Répression de la Corruption (OCRC).

Des soupçons pèsent en effet sur Ugo Lemaire depuis le 19 juillet 2023, date à laquelle deux perquisitions ont été menées quasiment au même moment dans deux appartements bruxellois.

Les deux lieux visités par les policiers sont distincts, mais situés au même étage de l’immeuble. La police constata rapidement que les appartements sont en fait intimement liés. L’un est le lieu de vie d’Ugo Lemaire, l’autre celui de sa mère, Marie Arena.

Quelles ont été les trouvailles des policiers dans les deux appartements ? Voici la chronologie des faits exposée dans les PV consultés, à l’époque, par La Libre.

Véhicules, traceurs GPS, argent cash: ce qu’a trouvé la police lors des perquisitions chez Marie Arena et son filsBalises GPS et 280 000 euros en cash

Le 19 juillet 2023, les enquêteurs arrivent, à 11h51, au lieu de résidence de Marie Arena. Les policiers sont rejoints devant l’immeuble, à 11h55, par la juge d’instruction chargée de l’enquête. À 12h01, c’est la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, qui retrouve le groupe (sa présence est requise lors d’une perquisition d’un membre du Parlement européen, comme ce fut le cas, notamment, pour l’eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella, NdlR). Les policiers sonnent à plusieurs reprises. Sans réponse, ils font appel à un serrurier. Ce dernier arrive à 12h44. C’est le début des perquisitions chez Marie Arena.

La juge d’instruction demande qu’on joigne l’eurodéputée pour la notifier de l’opération en cours. Mais celle-ci ne répond pas. On finira par joindre puis informer l’assistante de l’eurodéputée. Il est 13h26 lorsque Marie Arena arrive. L’eurodéputée collaborera avec les policiers, notamment en transmettant son téléphone ainsi que ses codes pour accéder au contenu.

Entre-temps, les enquêteurs ont fouillé les lieux. Selon le PV de police consulté, “une balise GPS est découverte dans la chambre principale de l’intéressée”. Et, “durant son passage dans la chambre principale, le cash-dog (chien policier dressé pour détecter l’odeur de l’argent, NdlR) a sauté sur la table de chevet faisant alors tomber un carnet rouge contenant de l’argent cash. Ce carnet contenait notamment cinq billets de 50 euros entourés d’un élastique, 36 billets de 20 euros, 28 billets de 10 euros”, peut-on lire dans les documents policiers consultés.

Les fouilles dans l’appartement d’Ugo Lemaire ont lieu dans la foulée. On y retrouve notamment une série de documents, du matériel informatique, quelques sachets – dont un contenant de la résine de cannabis -, et 280 000 euros en petites coupures.

Le 24 juillet, soit quelques jours plus tard, les enquêteurs se sont également intéressés aux voyages du fils de l’eurodéputée, à ses comptes bancaires ainsi qu’au box et au coffre-fort utilisés par Ugo Lemaire. Véhicules, traceurs GPS, balance de précision, “sachet contenant de la poudre blanche” : tel est le butin des policiers après ces diverses opérations.

Qatargate : Marie Arena inculpée pour “organisation criminelle”… mais pas pour corruption et pour blanchiment“Ceci ne me concerne pas” avait dit Marie Arena

Les enquêteurs se sont également penchés sur les activités professionnelles d’Ugo Lemaire, en fouillant notamment les locaux de la société où il était actif, BRC&CO – dont l’objet social est la vente de CBD, cannabis “légal” qui est en fait soustrait de sa substance psychotrope, le THC.

Le 18 janvier dernier, Marie Arena s’est longuement exprimée dans les colonnes de La Libre, notamment quant à son inculpation dans le Qatargate. Interrogée sur le dossier judiciaire concernant son fils, elle avait répondu : “Ceci ne me concerne pas, et je n’ai donc aucune réponse à fournir. Ce que je peux vous dire, c’est que mes empreintes ont été prises lors de mon audition à la police. L’objectif était sans doute de voir si elles apparaissaient quelque part. Ce n’est manifestement pas le cas.”