Quelques jours après la découverte du corps de Louise, le principal suspect, Owen L., est passé aux aveux lors de sa garde à vue. S’il n’est pas connu pour des problèmes psychiatriques, il est décrit comme “violent, nerveux, agressif” par sa soeur, qui avait déposé une main courante contre lui après des violences, a indiqué le procureur de la République d’Évry.

Face aux enquêteurs, Owen L. a livré sa version des faits. Peu avant de croiser la collégienne, le jeune homme dit avoir eu une violente altercation en ligne sur le jeu Fortnite. Sorti se calmer, son intention était de voler ou racketter une personne. Owen croise alors Louise et l’attire dans le bois au prétexte d’avoir perdu un objet. Il aurait ensuite menacé Louise avec un couteau et fouillé son sac. C’est alors que Louise se serait mise à crier. Paniqué, Owen L. affirme alors aux enquêteurs avoir fait tomber la jeune fille à terre avant de lui porter des coups de couteau, avant de rentrer chez lui.

Owen L. est poursuivi pour meurtre sur mineure de 15 ans, son placement en détention a été requis. Il doit être présenté à un juge dans la soirée. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Sa petite amie est poursuivie pour non-dénonciation de crime et sera également présentée à un juge dans la soirée.

Le corps de la jeune collégienne de 11 ans avait été retrouvé dans un parc quelques heures après sa disparition. L’ADN retrouvé sur le corps de Louise correspond à celui prélevé sur le suspect.

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La version des faits d’Owen

Le suspect de 23 ans conteste dans un premier temps toute participation aux faits, dans les 24 premières heures.

Owen explique ensuite aux enquêteurs que très en colère après une dispute avec un joueur en ligne, il sort avec sa doudoune dans laquelle se trouvait habituellement selon lui un couteau de type Opinel.

Son intention était de racketter ou voler une personne pour se calmer. C’est alors qu’il rencontre fortuitement Louise, qu’il ne connaît pas. Il repère son portable et la fait entrer dans le bois au prétexte d’y avoir perdu un objet.

Dans un coin tranquille, il lui aurait dit, selon sa version des faits, qu’il allait fouiller ses affaires pour lui voler de l’argent, en la menaçant avec un couteau.

Alors qu’il s’apprête à fouiller son sac, Louise se met à crier. Paniqué par ses cris, il affirme aux enquêteurs l’avoir faite tomber au sol et lui avoir porté des coups de couteau.

Il rentre chez lui en courant par un autre chemin. Quant à ses vêtements, il affirme les avoir aspergé de Javel et les avoir jetés, avec un couteau, dans une poubelle. Ils sont toujours introuvables.

Owen L. mis en examen pour homicide sur mineure de 15 ans

Owen L. a été mis en examen, ce mercredi soir, par le juge d’instruction pour homicide sur mineure de moins de 15 ans, indique le parquet. Il encourt jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.

Il doit maintenant être reçu par le juge de la liberté et de la détention, qui doit décider ou non de son placement en détention provisoire.

La petite amie poursuivie, les parents relâchés

Le procureur explique que la petite amie du suspect est poursuivie pour non-dénonciation de crime, et a requis contre elle un placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact, de paraître, et une obligation de pointage. Elle doit être présentée à un juge dans la soirée. Elle risque jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Quant à Owen L. il est poursuivi pour meurtre sur mineur de 15 ans, son placement en détention a été requis. Il doit être lui aussi présenté à un juge dans la soirée. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Quant aux parents, ils ont été laissé libres.

Ce que l’on sait d’Owen L., qui “regrette” les faits

Le procureur fait enfin un point sur la personnalité d’Owen L. 23 ans, qui a toujours habité chez ses parents. Étudiant et BTS informatique en alternance, il est sans entreprise depuis décembre dernier et pratique la boxe et le football.

Il consacre la majeure partie temps libre aux jeux vidéo et reconnaît pouvoir être pris de violentes colères, ajoute le procureur, au point qu’il lui arrive de quitter son domicile à pied ou au volant de sa voiture pour se calmer. Quant aux faits, il dit les regretter.

Il est connu pour une affaire de tentative de vol en juin 2021, et pour vol en février 2022, une affaire pour laquelle il a effectué un stage de citoyenneté.

La garde à vue des parents levée

Le procureur d’Évry ajoute que la garde-à-vue des parents a été levée ce mercredi, en fin d’après-midi.

Owen a abordé une autre collégienne, le 4 février

L’enquête a permis d’établir que “le mis en cause avait abordé une collégienne de 12 ans dans le même secteur, prétextant avoir perdu son téléphone dans la forêt et avoir des problèmes de vue. Elle avait refusé de le suivre et échappait ensuite à son agresseur”. Le suspect a confirmé ces déclarations, ayant pour projet de dérober les effets personnels de la collégienne, ajoute le procureur.

Insulté sur un jeu en ligne, il sort pour se calmer et poignarde Louise

La petite amie d’Owen L., 23 ans, qu’elle a rencontré sur les réseaux sociaux en début d’année dernière. Elle affirme reconnaître son petit ami sur l’image issue de la vidéosurveillance. S’il n’a jamais été violent envers elle, explique-t-elle aux enquêteurs, sa petite amie ajoute qu’il peut rapidement s’énerver en jouant aux jeux vidéo.

Elle rapporte qu’Owen a eu, peu avant le drame, une altercation en ligne avec un joueur qui l’insultait sur le jeu Fortnite. Alors qu’il sort pour se calmer, comme il le fait souvent, précise sa petite amie, il revient une dizaine de minutes plus tard.

Elle le retrouve blessé blessé à la main avec du sang sur le menton. Après avoir affirmé être tombé, il explique avoir donné des coups de couteau à une collégienne qu’il affirme ne pas connaître.

La soeur du suspect ne lui parlait plus depuis plus d’un an

La soeur d’Owen L., âgée de 19 ans, entendue en parallèle par les enquêteurs, décrit son frère comme un individu “violent, nerveux, agressif”, et ne lui parle plus depuis des violences d’avril 2023 qui avait abouti à un dépôt de main courante. Elle parle d’une pratique “intensive” de jeux vidéos, explique le procureur.

Rentrée peu avant son frère, elle explique ensuite avoir entendu la petite amie de son frère pleurer dans la salle de bains. Elle affirme aussi avoir entendu son frère demander des pansements.

Le suspect a ouvert la porte aux policiers

Le procureur poursuit son récit et explique comment l’enquête a abouti. “Au cours d’un porte-à-porte, les policiers entrent en contact avec un jeune homme ressemblant à l’homme sur la vidéosurveillance. La présence de coupure sur sa main droite éveille leur attention. Il explique s’être coupé lors d’un accident domestique avec un couteau, le mercredi, mais accepte un prélèvement ADN”, poursuit le procureur.

L”undi soir, un témoin, familier de la famille du suspect, reconnaît formellement le suspect sur la vidéosurveillance. Placé en garde à vue, le suspect nie les faits lors des 24 premières heures”.

Louise “s’est opposée à son agresseur”

Grégoire Dulin continue de détailler les recherches, précisant que le sac à dos et le téléphone portable étaient à côté du corps de Louise, qui a été retrouvé par un chien renifleur, ajoutant qu’elle était habillée comme à son départ du collège.

Le procureur ajoute que de “très nombreuses plaies” ont été constatées par le médecin légiste, ainsi que des “lésions de défense” sur les mains, montrant qu’elle “s’était opposée à son agresseur”. Un ADN masculin est ainsi récupéré.

La mère de Louise avait tenté de géolocaliser le téléphone de sa fille

Le procureur de la République d’Évry (Essonne), Grégoire Dulin, prend la parole lors de cette conférence de presse. Il sera le seul à parler et ne répondra à aucune question. Il explique que la mère de Louise a tenté de géolocaliser sa fille, en vain, le téléphone portable étant éteint.

Sa ligne téléphonique n’avait plus d’activité à 14h07 le 7 février dernier.

Fin de la garde à vue d’Owen L., présenté à un juge

La garde à vue du suspect, Owen L. qui avait débuté lundi à 20 heures, vient de s’achever. Le jeune homme de 23 ans vient de quitter la police judiciaire de Versailles où il était entendu pour être déféré au parquet d’Évry, où il doit être présenté à un juge d’instruction, puis un juge des libertés qui décidera ou non de sa détention.

Le procureur d’Évry doit tenir une conférence de presse à partir de 18h pour faire un point sur les dernières avancées de l’enquête.

Ce qu’a dit Owen L. durant sa garde à vue

Lors de son audition en garde à vue, Owen, après avoir nié, finit par avouer les faits et explique aux enquêteurs avoir été pris d’une “pulsion”, l’ayant conduit à s’en prendre au hasard à l’adolescente, rapporte Le Parisien.

Un accès de rage, explique-t-il lors de sa garde à vue, suite à une partie en ligne de Fortnite, qui l’a conduit à sortir de chez lui et à s’en prendre à l’adolescente, poursuit le quotidien.

Quant à l’arme du crime et à sa doudoune, qu’il portait lorsqu’il a été filmé par une vidéosurveillance marchant derrière Louise il s’en serait débarrassé dans une poubelle, dont le ramassage a lieu quelques heures plus tard, le samedi matin.

Selon Le Parisien, Laurianne, la petite amie d’Owen L. a confié aux enquêteurs lors de sa garde à vue que son petit ami lui a avoué avoir poignardé quelqu’un.

Owen L. connu pour vol à l’arraché

Selon Le Parisien, Owen L. qui a avoué avoir tué Louise, était connu des services de police. Le quotidien précise qu’il était inscrit au fichier de traitements des antécédents judiciaires (TAJ) pour vol à l’arraché.

Le jeune homme de 23 ans était également l’objet d’une main courante, déposée par sa soeur, pour des violences.

Une sénatrice fait un lien entre la mort de Louise et celle d’Élias

Dans la foulée, une première question est posée en lien avec la mort de Louise par Marie-Do Aeschlimann, sénatrice LR des Hauts-de-Seine. Elle interroge Gérald Darmanin, ministre de la Justice, évoquant la mort de Louise, mais aussi celle d’Élias, âgé de 14 ans et mort poignardé à Paris pour son téléphone portable.

“Ces tragédies ne sont pas juste un fait divers mais bien un fait de société qui appelle à une réponse politique forte (…) Face à ce fléau, il y a urgence à ce que la loi change”, lance-t-elle, réclamant “de mieux prévenir, mieux réprimer et traiter plus efficacement la violence”. Elle réclame notamment la suppression excuse de minorité, des sanctions plus rapides et mieux adaptées.

Gérald Darmanin répond en faisant tout d’abord une distinction entre les deux affaires. D’un côté, “le suspect dans la mort de Louise était responsable pénalement”, c’est-à-dire majeur, et n’avait pas d’antécédent judiciaire de cette nature”. Tandis que pour Elias, “il s’agissait d’un mineur assassiné par d’autres mineurs avec un parcours devant la justice qui aurait du nous alerter collectivement, avec un texte de loi plus dur”, répond le ministre.

L’hommage du Sénat à Louise

Au début des questions au gouvernement au Sénat, un hommage a été rendu à Louise.

“Comme nous tous, j’ai appris avec tristesse effroi le meurtre de Louise, 11 ans (…) bouleversé par le meurtre de cette très jeune fille, face à cet acte de violence à l’égard d’une enfant qui ne demandait qu’à grandir, nous avons tous une pensée pour ses parents, ses camarades du collège, ses professeurs, et tous ceux qui anonymement partagent leur chagrin et témoignent de leur soutien. Au nom du Sénat tout entier, je les assure de notre plus grande sympathie, a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher, invitant les sénateurs à un “bref moment de recueillement”.

Les parents ont-ils l’obligation de dénoncer leur enfant s’il est impliqué dans un crime ?

Les parents et petite-amie d’Owen L. principal suspect qui est passé aux aveux, sont entendus pour non-dénonciation de crime. De quoi relancer la question sur les éventuelles limites des parents pour protéger leur enfant.

Car il existe dans la loi “une immunité familiale”, qui ne s’applique toutefois pas dans certains cas.

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Une main courante avait été déposée contre Owen par sa soeur pour des violences

La soeur d’Owen avait déposé une main courante contre son frère, pour des violences, rapporte BFMTV. Ce qui corrobore les informations du Parisien, quotidien selon lequel Owen aurait été très violent avec sa petite soeur par le passé, des sources évoquant plusieurs “passages à tabac”. Elle aurait déjà confié sa peur “de mourir” sous les coups de son frère.

C’est sa soeur, lors d’un porte-à-porte de la police, qui a affirmé reconnaître son grand frère sur la photo issue de la vidéosurveillance, précisant qu’il possédait la même doudoune que celle portée par le suspect sur l’image.

Quelles sont les suites judiciaires à venir ?

Après les aveux du principal suspect, Owen L. devrait être déféré au tribunal d’Évry dans l’après-midi pour être présenté à un magistrat, qui devrait le mettre en examen pour meurtre sur mineure de 15 ans, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

Ensuite, il sera présenté à un juge des libertés, qui devrait le placer en détention provisoire. Quant à ses parents et sa petite amie, placés en garde à vue pour “non-dénonciation de crime”, le flou demeure sur d’éventuelles poursuites.

Une conférence de presse du procureur d’Évry est prévue à partir de 18 heures, durant laquelle il devrait éclaircir l’avenir judiciaire des mis en cause.

Meurtre de Louise : Fortnite, GTA… Les jeux vidéo rendent-ils vraiment violents ?

Les enquêteurs explorent la piste d’une défaite du suspect Owen L. au jeu vidéo en ligne “Fortnite” comme point de départ du meurtre de Louise. De quoi relancer le débat sur le lien entre violence et jeux vidéo.

Si Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, affirme que “les jeux vidéo, il faut y faire très attention”, les spécialistes sont dubitatifs.

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