Comment tout a-t-il commencé pour vous?
“Je fais ce métier depuis que j’ai 16 ans et demi. J’ai débuté tout en bas, donc je sais ce que c’est de vivre des montagnes russes émotionnelles. Rien n’est jamais acquis, il faut constamment se battre. Enfant, j’admirais des artistes comme Élie Kakou, Raymond Devos, Les Inconnus… Ces modèles m’ont donné un premier déclic, mais ce qui a tout déclenché, c’est mon rôle dans la comédie musicale “Anne Frank”, en 2006. C’est là que, véritablement, j’ai découvert ma passion pour la musique, les mots et le théâtre.”
À quoi attribuez-vous le succès de votre spectacle?
“Tout part d’une histoire vraie : j’étais cocu! Par la suite, j’ai aussi été celui qui trompe. J’ai donc voulu écrire ce one-man-show pour dédramatiser cette situation. Si on rit d’un événement qui fait mal, il devient plus léger. Le spectacle intègre de la musique — il y a du piano, de la guitare — comme de la danse et du chant. J’aime surprendre le public pour éviter un ton monotone : je veux l’emmener dans un véritable délire. Il y a aussi une part d’improvisation. Avant de monter sur scène, j’ai mes petits rituels : cinquante pompes, trois bains de bouche, un parfum toujours identique et une tenue spécifique. Quand je sors du vestiaire, je ressens un mélange d’émotions : un peu de stress, mais aussi beaucoup de motivation. Et ça me procure un parfait équilibre.”
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Pensez-vous que l’improvisation est un atout dans le flirt ou la séduction?
“Absolument. L’impro permet d’explorer l’imaginaire, et c’est là que réside son charme : on ne sait jamais ce qui va arriver.”
Pourquoi avoir choisi le thème de l’infidélité?
“Je me suis inspiré d’autres histoires que de la mienne. J’ai un peu romancé, mais tout reste vrai. Saviez-vous qu’un Français sur deux a déjà été cocu? C’est un sujet qui parle à beaucoup de monde. Dans notre société judéo-chrétienne, l’idée qu’on ne doit pas tromper est très ancrée, et je suis d’accord. Mais quand cela arrive, ça devient un drame pour tout le monde. Peut-être aborderait-on cela différemment si on mettait notre ego de côté et qu’on vivait dans l’instant présent? Je ne dis pas aux gens ce qu’ils doivent faire, chacun vit selon ses règles et son éducation. Mon spectacle est une fenêtre sur la liberté et la vie. Je parle d’amour, mais j’aborde aussi des sujets connexes. Cela m’a pris plusieurs mois pour l’écrire, avant de le peaufiner sur scène. Il a grandi avec moi.”
Vous transformez vos histoires d’amour en spectacles d’humour…
“Exactement. J’aime beaucoup cette phrase : “Les échecs bien supportés donnent droit à la réussite.” Parfois, on peut transformer un ratage en quelque chose de positif. C’est ce que j’essaie de faire dans ma vie au quotidien. Dans la salle, le public est curieux de savoir ce qui va être dit. Ensuite, il faut être adroit pour éviter la vulgarité. Mon objectif est de rester dans la poésie, le jeu de mots et l’humour… tout en traitant le sujet, mais avec légèreté.”
Pensez-vous que l’infidélité remet en question la définition de l’amour?
“Pas nécessairement. On peut être infidèle tout en étant fou amoureux de son partenaire. À l’inverse, on peut être fidèle mais ne plus être amoureux du tout. C’est complexe. Une soirée peut réveiller une envie animale sans remettre en question la passion pour l’autre. Ce sont des réflexions philosophiques, mais elles méritent d’être explorées!”
Et la Belgique a joué un rôle important dans votre vie amoureuse…
“Absolument. C’est ici que j’ai rencontré ma femme, qui est bruxelloise. Mon fils est donc à moitié belge. Quand je suis tombé amoureux, ma future moitié travaillait dans une école de comédie musicale dirigée par Pierre-Yves Duchesne, qui a été un mentor artistique pour moi.”
Avez-vous eu un coup de foudre immédiat?
“Oui, c’était très passionnel dès le début. J’ai dû sortir mes meilleures vannes pour la séduire!”