Fragile candidat à la présidence du Conseil constitutionnel, Richard Ferrand a été approuvé ce mercredi 19 février par le Parlement, notamment grâce au Rassemblement national qui a décidé de s’abstenir.

Les élus RN ont décidé de ne pas participer au scrutin, à bulletin secret, ainsi que leurs collègues du groupe d’Eric Ciotti. Richard Ferrand «s’est engagé en expliquant qu’il ne devait pas y avoir de gouvernement des juges, et que le peuple français avait un pouvoir constituant […] Nous y sommes évidemment très attachés», a expliqué le député Bryan Masson à l’issue de l’audition.

Plus tôt lors d’une audition ce mercredi, Richard Ferrand a déclaré qu’il n’avait «jamais été [sa] pensée ni [son] désir» que Macron puisse effectuer un troisième mandat. Dans un entretien au Figaro en juin 2023, l’ancien président de l’Assemblée nationale disait pourtant l’inverse. Alors que le quotidien lui demandait s’il regrettait que le chef de l’Etat ne puisse pas se représenter en 2027, il répondait : «Notre Constitution en dispose ainsi. Cependant, à titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc. Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens.»

Une réponse qui revient aujourd’hui comme un boomerang et qui compromet les chances de Ferrand de s’installer rue de Montpensier. L’ex-président de l’Assemblée nationale a bien tenté de s’en défendre ce mercredi devant les députés de la commission des lois de l’Assemblée nationale : «Je connais l’article six de notre Constitution et naturellement, il s’appliquera au président actuel comme il s’appliquera à d’autres, sauf modification, si le constituant que vous êtes le décide», a-t-il déclaré. «Donc je vous remercie madame Panot de m’avoir permis de tordre le cou, en effet, à ce qui n’a jamais été ma pensée ni mon désir», a-t-il ajouté à l’adresse de la députée de la France insoumise qui l’interrogeait sur le sujet.

En revanche, la commission des Lois du Sénat a donné ce mercredi matin son accord massif à la nomination du sénateur Les Républicains Philippe Bas au Conseil constitutionnel, candidat proposé par le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a annoncé la présidente de la commission Muriel Jourda.

Ancien juge au Conseil d’Etat, ministre et secrétaire général de l’Elysée sous Jacques Chirac, le sénateur de la Manche a fait consensus auprès de ses collègues, recevant 36 votes pour et seulement 2 votes contre parmi les suffrages exprimés, et pourra donc devenir «Sage».

Mise à jour : à 11h26, avec l’ajout de l’abstention du RN et la désignation de Philippe Bas.

Mise à jour : à 13h22 avec le résultat du vote.