Les disparités de prix sont importantes pour le stationnement résidentiel en ville, révèle une enquête de Comparis publiée mardi. A Genève par exemple, un macaron résident, qui permet de se garer dans la rue, coûte 200 francs par an, contre plus de 500 francs à Bâle.

De manière générale, les régions situées à l’ouest du pays sont moins onéreuses que celles situées à l’est, notamment en Suisse alémanique, indique l’enquête de Comparis. Il n’y a pas pour autant de corrélation entre la couleur politique de la ville et la tarification du stationnement résidentiel.

C’est particulièrement frappant à Genève, où le prix du macaron est l’un des moins chers de Suisse, alors même que c’est une majorité rose-verte qui domine la ville, avec des objectifs climatiques ambitieux. Quand bien même la politique de la mobilité est du ressort cantonal. A contrario, du côté de Zoug, bastion de droite, le prix du stationnement est beaucoup plus cher, à 720 francs par an.

Différentes visions

Selon Patrick Rérat, professeur de géographie des mobilités à l’Université de Lausanne, cette disparité s’explique par une vision différente entre les régions linguistiques. Ainsi, en Suisse romande, le stationnement a longtemps été considéré comme un service subventionné, ce qui n’est pas forcément le cas en Suisse alémanique, estime-t-il.

“En Suisse alémanique, cela a été plutôt vu comme une utilisation de l’espace public qui avait un coût, parce que, finalement, le parking n’est pas gratuit”, affirme le professeur dans La Matinale de la RTS. “Le parking est offert par la collectivité, il y a des frais de construction, de déneigement, de nettoyage.”

La Suisse alémanique se démarque également en matière de mobilité, avec davantage de zones 30 ou d’infrastructures cyclables dans ses villes, par exemple. Les réseaux de transports les plus efficaces ont également été développés dans les villes alémaniques en premier lieu. “Donc je pense que cela montre une sensibilité différente par rapport aux questions de mobilité”, déclare Patrick Rérat.

>> Ecouter l’interview de Patrick Rérat dans La Matinale : Conducteurs, la facture de votre macaron peut-être plus ou moins salée: interview de Patrick Rérat / La Matinale / 49 sec. / hier à 06:27 Tendance à la hausse

Partout en Suisse, une tendance au renchérissement des cartes de stationnement peut être observée. Mais là encore, les choses ont avancé beaucoup plus vite en Suisse alémanique. “Ce ne sont pas forcément des mesures qui sont très populaires, donc elles sont prises de manière graduelle”, explique Patrick Rérat.

Les Vert-e-s genevois l’ont bien compris, eux qui voulaient faire passer le prix du macaron de 200 à 800 francs par an. Le projet a finalement été retiré et ne sera peut-être pas relancé tant l’opposition était féroce, dans un contexte où les ménages voient leur pouvoir d’achat se réduire depuis plusieurs années.

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Sylvie Belzer/edel