Publié2. mars 2025, 08:00

106 km en 13 heures: Ces frontaliers ont traversé le Luxembourg en courant

Deux frontaliers français ont couru, samedi dernier, du nord au sud du Luxembourg, sur une distance de 106 km, en 13 heures.

«L’idée débile est née l’année dernière lors d’une longue sortie de course à pied avec Aymeric (Marechal), raconte Emmanuel Di Marco. “Et si on traversait le Luxembourg en courant?» “Ouais, mais pourquoi pas traverser les trois frontières” “Vas-y chaud patate, on se fait ça”».

Les deux frontaliers français ont couru samedi dernier du nord au sud du Luxembourg, de 8 heures à 21 heures, en partant de l’Allemagne (à la frontière avec Clervaux), en passant par Arlon (Belgique) et en terminant par Hussigny-Godbrange (France). Leur ami Cyril Coulon les a accompagnés sur les 55 premiers kilomètres, avant de leur procurer les ravitaillements à différents endroits de la course. La distance était de 106,6 km, avec un dénivelé positif de 2 829 mètres. Les deux passionnés d’ultra trail affichent une moyenne de 8 km/h environ.

La première difficulté arrive entre le kilomètre 45 et le kilomètre 55. «C’était le premier gros coup de moins bien, ma vision est devenue totalement floue. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait, raconte Emmanuel, ingénieur de 33 ans qui habite à Hussigny-Godbrange (Meurthe-et-Moselle).

Heureusement, les deux amis, qui s’étaient rencontrés au club d’athlétisme de la commune frontalière, se sont organisés pour bénéficier d’un vrai ravitaillement à mi-parcours. «On se change et on mange tout ce qui passe, note Emmanuel. Un mix de chips, sandwich/chocolat». Les deux athlètes repartent, Emmanuel voit de nouveau normalement. À partir du kilomètre 75, c’est le début des montagnes russes.

«Courir à deux, c’est génial, mais c’est aussi savoir absorber les émotions de l’autre»

«Plus un mot avec Aymeric, on ne se parle plus, relate Emmanuel. On va à tour de rôle subir énormément. Courir à deux, c’est génial, mais c’est aussi savoir absorber les émotions de l’autre». Au kilomètre 100, l’adrénaline reprend le dessus. Les deux hommes parviennent à courir sur un «bon rythme» pour boucler les 6 km restants.

«Cette expérience incroyable m’a permis de découvrir le Luxembourg que je ne connaissais pas vraiment, comme les très beaux paysages à Clervaux, Wiltz et Esch-sur-Sûre», indique Emmanuel, qui travaille à Steinsel. Lors du parcours, ils ont croisé quelques promeneurs et des sangliers.

Au final, «l’idée débile» n’est finalement plus si débile que cela. Les deux athlètes aimeraient ainsi réaccomplir ce défi une fois par an et «pourquoi pas au bénéfice d’associations». Rien ne semble impossible pour Emmanuel qui dit avoir commencé la course à pied il y a seulement… deux ans.

(ol)