Le groupe aérien a souffert de facteurs extérieurs l’année dernière, notamment à cause de l’évitement de Paris pendant les Jeux olympiques, des avions indisponibles et d’un dollar fort.
L’évitement de Paris pendant les Jeux olympiques, des avions indisponibles et un dollar fort: Air France-KLM a souffert de facteurs extérieurs l’année dernière, voyant son bénéfice divisé par trois malgré une hausse de son activité. En dépit d’un dernier trimestre largement dans le vert et d’une baisse globale de sa facture de carburant, le groupe aérien n’a dégagé un bénéfice net part du groupe que de 317 millions d’euros, contre 934 un an plus tôt, a-t-il précisé jeudi dans un communiqué. L’ensemble franco-néerlandais a réalisé un chiffre d’affaires de 31,5 milliards d’euros, en hausse de 4,8% sur un an, comparable à celui d’IAG (British Airways, Iberia, Vueling) qui s’est établi à 32,1 milliards l’année dernière.
Mais ce dernier a empoché un bénéfice huit fois plus élevé, à 2,7 milliards d’euros, avait-il révélé vendredi dernier. La progression de l’activité d’Air France-KLM est en ligne avec celle du nombre de passagers de ses compagnies (Air France, KLM et Transavia), en croissance de 4,7% à 98 millions de voyageurs, encore inférieure toutefois aux niveaux d’avant la crise sanitaire puisqu’en 2019 ils étaient 104,2 millions.
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Les capacités du groupe en nombre de sièges proposés à ses clients ont crû de 3,6% l’année dernière, aboutissant à un coefficient de remplissage des avions de 87,8%, en hausse de 0,5 point, tout comme ses recettes unitaires. Mais l’entreprise a continué à subir une forte hausse de ses coûts, de 3,2% sur l’année, alors qu’elle avait déjà révisé de 2 à 3% son objectif annuel en novembre. Le phénomène a en particulier touché KLM, dont les frais de personnel et les charges d’exploitation ont connu une croissance à deux chiffres. Début octobre, la compagnie néerlandaise avait annoncé une série de mesures pour améliorer son bénéfice opérationnel d’environ 450 millions d’euros à court terme.
Transavia dans le vert
La marge opérationnelle du groupe s’est effritée de 0,6 point sur un an, à 5,1%, mais Air France-KLM a persisté jeudi à prévoir 8% sur la période 2026-2028. Pour 2025, la société vise notamment une hausse des capacités en sièges de 4 à 5% sur un an, aidé en particulier par sa «low-cost» Transavia. Toujours en expansion, celle-ci a dégagé de justesse en 2024 son premier bénéfice opérationnel depuis le Covid-19, à 3 millions d’euros, aidée par sa décision de rendre les bagages de cabine payants. L’ensemble franco-néerlandais, qui a marqué les 20 ans de sa création, a dû faire face l’année dernière à «des défis à la fois opérationnels et externes», a expliqué son directeur général Benjamin Smith, cité dans le communiqué.
Parmi ceux-ci figurent des difficultés d’exploitation en début d’année qui ont empêché de réaliser certains vols et ont contraint l’entreprise à dédommager ses clients, amputant le bénéfice de 300 millions d’euros. Les Jeux olympiques de Paris ont quant à eux pesé à hauteur de 250 millions, soit 200 de manque à gagner, déjà annoncés par Air France-KLM qui avait identifié une stratégie «d’évitement» de la capitale française par une partie de sa clientèle l’été dernier, et 50 millions de coûts induits. Au total, ces événements exceptionnels ont réduit le bénéfice d’exploitation de 600 millions d’euros, en incluant les conséquences d’un changement de logiciel de gestion dans le fret. Le bénéfice net a quant à lui pâti de la hausse du dollar par rapport à l’euro, pour 300 millions d’euros.
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En 2025, Air France-KLM s’attend à d’autres «vents contraires» de quelque 300 millions d’euros, dont les conséquences de la hausse de la taxation des billets d’avion en France (entre 90 et 170 millions) et celle des redevances de la plateforme de correspondance de KLM à Amsterdam-Schiphol, entre 65 et 110 millions. Le groupe, deux fois restructuré pendant la crise du Covid-19 qui lui avait fait perdre plus de 10 milliards d’euros, s’est félicité jeudi d’avoir maintenu en 2024 son ratio de dette nette sur excédent brut d’exploitation à 1,7, un chiffre scruté de près par les investisseurs car il traduit la capacité d’une entreprise à rembourser ses créanciers. Mais en valeur absolue, la dette nette a bondi de 2,3 milliards d’euros sur un an à 7,3 milliards, conséquence des investissements d’Air France-KLM dans des avions de nouvelle génération moins émetteurs de CO2, tels que les A320neo d’Airbus.