Cinq ans après la pandémie de covid-19, ses effets se font encore ressentir sur le monde du travail. Et le constat est encore plus parlant dans le secteur de l’immobilier de bureau. Alors que les investissements en la matière ont dégringolé de 36% au Luxembourg en 2023, ils ont encore plongé de 24% en 2024, année la plus faible en termes de prise en occupation depuis 2011.

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Présentés en février par JLL Luxembourg, société spécialisée dans le conseil en immobilier d’entreprise, ces chiffres permettent de mettre en perspective les réponses des décideurs interrogés dans le cadre de l’enquête «Future of work 2024». Les résultats de l’étude, qui se base sur les réponses de plus de 2.300 décideurs en immobilier d’entreprise à travers le monde, dont 110 en Belgique et au Luxembourg, soulignent plusieurs tendances.

Vers un retour en présentiel

La première, héritage direct de la pandémie, est l’évolution des modes de travail. «Au Luxembourg, malgré une réticence historique au travail à distance principalement due à des considérations fiscales, les employeurs manifestent désormais une ouverture croissante à cette flexibilité», souligne JLL. Cependant, 60% des répondants luxembourgeois à l’enquête anticipent une augmentation de jours de présence obligatoires au bureau d’ici 2030. De quoi influencer les stratégies d’implantation des entreprises.

Une tendance vers un retour au travail au présentiel se profile. «Cette évolution reflète un équilibre dynamique entre les nouvelles pratiques de travail flexible et le besoin persistant d’interactions en face à face dans l’environnement professionnel», précise JLL Luxembourg. À noter que malgré cette tendance d’un retour au bureau, seulement 36% des salariés des entreprises interrogées travaillent uniquement depuis leur lieu de travail.

Croissance et réduction des coûts

Interrogés sur leurs objectifs prioritaires à l’horizon 2030, 68% des décideurs belges et luxembourgeois évoquent la stimulation de la croissance de leur société. La «réduction des coûts» arrive en seconde position, citée par 64% des personnes interrogées. Évocatrice des difficultés de recrutement auxquelles font face les entreprises, la réponse «attirer et retenir les meilleurs talents» arrive en troisième position, ex æquo avec «avoir un impact positif sur les communautés».

Pour JLL, ces priorités reflètent «une stratégie prudente pour garantir une allocation optimale des ressources afin de favoriser l’expansion et l’innovation». La tendance à la baisse qui caractérise l’immobilier de bureau luxembourgeois ces dernières années pourrait cependant bien s’inverser d’ici 2030, puisque 63% des décideurs se disent prêts à allouer des budgets immobiliers plus importants. Parallèlement, 72% prévoient d’augmenter leur empreinte immobilière pour soutenir la croissance d’ici la fin de la décennie.

Des certifications écologiques importantes

Comme d’autres secteurs économiques, l’immobilier de bureau n’échappe pas à la tendance de l’intelligence artificielle. «Dans le domaine de l’immobilier, elle n’en est encore qu’à ses balbutiements», nuance JLL Luxembourg. L’enquête de la firme révèle que 77% des sondés pensent que l’IA pourrait contribuer à résoudre les défis de la gestion quotidienne des biens immobiliers d’entreprise. Une proportion similaire (78%) de décideurs affirment que leur entreprise dispose d’une stratégie pour implémenter l’IA dans ce contexte.

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Autre préoccupation importante pour les professionnels du secteur: la durabilité des bâtiments. Une majorité (67%) des sondés belges et luxembourgeois indiquent investir uniquement dans des bâtiments résilients au climat, tandis que 70% d’entre eux sont prêts à payer davantage pour des bâtiments à un niveau de certification élevée.