Suicide d’Evaëlle : 18 mois de prison avec sursis requis contre son ancienne enseignante jugée pour harcèlement

by GonzagueFromNevers

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  1. L’enseignante, âgée de 62 ans, avait assuré lors de son procès ne pas avoir humilié l’adolescente. Cette dernière s’était donné la mort en 2019. Le parquet a requis contre cette dernière 18 mois de prison avec sursis et interdiction définitive d’exercer le métier d’enseignant.

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    Suicide d’Evaëlle : 18 mois de prison avec sursis requis contre son ancienne enseignante jugée pour harcèlement
    L’enseignante, âgée de 62 ans, avait assuré lors de son procès ne pas avoir humilié l’adolescente. Cette dernière s’était donné la mort en 2019. Le parquet a requis contre cette dernière 18 mois de prison avec sursis et interdiction définitive d’exercer le métier d’enseignant.

    Par Le Parisien
    Le 11 mars 2025 à 18h04
    Evaelle s’était donnée la mort en 2019. AFP/Aurelia Moussly
    Evaelle s’était donnée la mort en 2019. AFP/Aurelia Moussly

    Elle sera bientôt fixée sur sa peine. Le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis et interdiction définitive d’exercer le métier d’enseignant à l’encontre de l’ex-professeure d’Evaëlle, à l’issue du dernier jour de son procès. Cette adolescente, âgée de 11 ans, s’était suicidée en 2019. L’enseignante était accusée de harcèlement moral à son encontre et encourait 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. « Ce harcèlement a rendu socialement acceptable les comportements harcelants des élèves », a estimé le ministère public.

    L’arrivée en 6e au collège Isabelle-Autissier d’Herblay dans le Val-d’Oise avait été éprouvante pour Evaëlle, devenue le bouc émissaire de camarades qui l’insultent et la violentent. Deux d’entre eux seront jugés devant le tribunal des enfants avant la fin de l’année.

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    D’après le récit des élèves, l’enseignante avait demandé aux élèves d’exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s’expliquer. Face à ses pleurs, l’enseignante s’était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions. « J’ai dû lui dire : Arrête de pleurer, phrase idiote à dire. Je ne voulais pas qu’elle pleure, ce n’était pas l’enjeu », a reconnu l’enseignante, âgée de 62 ans, assurant ne pas l’avoir « humilié ». Une ligne de défense, qu’elle nous avait déjà exposée lors d’un entretien exclusif juste avant son procès.

    Initialement mise en examen pour homicide involontaire, l’enseignante avait bénéficié d’un non-lieu, la juge estimant qu’il n’était pas « possible de déterminer les éléments précis ayant conduit (au) décès » de la pré-adolescente confrontée à de nombreuses difficultés relationnelles.

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    Le procès de Pascale L., cette professeure de français jugée pour avoir harcelé Evaëlle, 11 ans, se poursuit ce mardi devant le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise). Malgré des témoignages accablants, elle refuse de reconnaître les propos humiliants et insultants rapportés par de nombreux témoins.

    Elle n’a pas varié sa position depuis six ans. Pascale L., professeure de français, répète et martèle qu’elle n’a pas harcelé Evaëlle, ni deux autres élèves, au collège Isabelle-Autissier à Herblay-sur-Seine (Val-d’Oise). La jeune fille de 11 ans s’était donné la mort à son domicile par pendaison, le 21 juin 2019. Ce mardi, au deuxième jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Pontoise, l’ex-enseignante de 62 ans est restée sur sa ligne de défense, qu’elle nous avait déjà exposée lors d’un entretien exclusif juste avant son procès.

    À savoir qu’elle ne se sent pas coupable dans cette affaire. Elle se décrit même volontiers comme une victime. « Ce qui a été choquant pour moi, pendant 6 ans, c’est déjà la garde à vue. Puis la mise en examen, ça a été le deuxième choc », décrit-elle. Victime encore de la couverture médiatique après la mort d’Evaëlle. « Sa famille me tenait pour responsable de la mort de leur fille. Ça a été extrêmement dur à porter », souligne-t-elle. Elle est jugée pour harcèlement sur trois élèves, mais n’a jamais été mise en cause pour le suicide de la collégienne.

    « À chaque cours, il était rabaissé, dénigré »
    Depuis deux jours, Pascale L. est confrontée aux propos humiliants qu’elle aurait tenus en classe, rapportés par plusieurs enfants. Elle en nie certains, ou invoque une incompréhension, un contexte particulier. « Tu veux rester bête ? Reste bête », aurait-elle lancé à une élève dyslexique dont la famille s’est portée partie civile. « Elle ne voulait pas travailler. Je lui ai demandé pourquoi elle ne voulait pas. Elle m’a dit : Parce que je suis bête. Et je lui ai dit : Non, tu n’es pas bête », assure Pascale L.

    Il y a aussi Jonathan (le prénom a été changé), présent à l’audience avec sa mère. Son problème d’audition aurait conduit l’enseignante à le désigner à la classe comme l’idiot du groupe. « À chaque cours, il était rabaissé, il était dénigré », a souligné sa mère. « Tout le monde a compris sauf Jonathan ? » aurait-elle demandé aux élèves. « Cette phrase-là, c’est possible », admet l’enseignante. La présidente demande si elle pensait que ça pouvait être blessant. « Non », répond Pascale L.

    La veille, deux femmes qui ont travaillé avec Pascale L. sont venues témoigner en sa faveur. Plusieurs personnes ont décrit une enseignante cash, sévère mais juste. Mais un plus grand nombre de personnes rapportent des réflexions insultantes. « Débile », « Teubé », « Tu ne sers à rien ». « Ces phrases, vous les prononcez parce que c’est votre caractère ? Vous pensez que l’enfant va progresser ? » interroge la présidente Hélène Tortel. « Mon caractère, c’est plutôt d’être dans l’échange », assure Pascale L.

    « Il y a des propos que je n’ai pas prononcés », assure Pascale L.
    À propos de son comportement envers Evaëlle, il y a aussi plusieurs témoignages concordant d’élèves. « Elle lui criait dessus sans raison », a indiqué une collégienne. « Qu’est-ce que vous dites de tous ces élèves qui disent la même chose ? » interroge Cliona Noone, avocate de la famille d’Evaëlle et de celle de Jonathan. « Il y a des propos que je n’ai pas prononcés », se défend-elle. L’avocate insiste. « Il y avait une médiatisation extrêmement forte », plaide la professeure. L’avocate ajoute qu’il y a aussi des parents qui l’accusent. « Je dirais que c’était compliqué avec certains d’entre eux. Il y avait un noyau qui a donné une impulsion », estime-t-elle.

    Un peu plus tard, l’avocate fait part de son étonnement quant à sa réaction face à ces accusations. « On a l’impression que ça vous glisse dessus », s’étonne-t-elle. « Ce n’est pas ce que je ressens. Il a fallu que je me blinde depuis six ans. Je suis un être humain, normal, qui s’en est pris plein la figure et qui fait des erreurs comme tout le monde », plaide-t-elle. Concernant Evaëlle, elle estime ne pas en avoir commises.

    Lundi, au premier jour du procès, les juges ont pu appréhender aussi comment la hiérarchie de Pascale L l’avait protégée, malgré de nombreux signaux d’alerte. Son comportement abrupt et humiliant envers plusieurs élèves avait notamment été signalé au proviseur alors en fonction au moment des faits. Mais Lyes C. n’avait pris aucune mesure à son encontre. « En 2018, il y avait eu trois enseignants qui avaient mis fin à leurs jours. Il me paraissait important de la soutenir, pour ne pas que ça lui arrive », a-t-il justifié. Les réquisitions sont attendues en fin d’après-midi.

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