Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella ainsi que sa collègue eurodéputée Marion Maréchal, sont tous les deux attendus les 26 et 27 mars à Jérusalem, invités par le gouvernement israélien à s’exprimer à une conférence internationale sur la lutte contre l’antisémitisme.

« Jordan Bardella y prononcera un discours sur la montée de l’antisémitisme en France depuis le 7-Octobre », a indiqué à l’AFP son entourage, en confirmant une information du Figaro.

Marion Maréchal, qui s’était rapprochée de sa tante Marine Le Pen lors des dernières législatives, a également confirmé auprès de l’AFP sa présence.

Des visites dites « spéciales » aux frontières

Dans une lettre d’invitation, le gouvernement israélien précise que « cette conférence majeure réunira des dirigeants politiques, des organisations internationales, des envoyés spéciaux et des personnalités éminentes du monde entier pour discuter et répondre à la menace mondiale de l’antisémitisme moderne ».

L’administration du Premier ministre Benjamin Netanyahu prévoit également des « visites spéciales » pour les deux eurodéputés, « aux frontières sud et nord d’Israël afin de mieux comprendre le paysage géopolitique ». C’est la première fois que des figures de l’extrême droite française sont invitées à ce type de conférence.

Jordan Bardella, successeur indirect de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national devenu Rassemblement national, ainsi que la propre petite-fille du « Menhir », poursuivent depuis plusieurs années une entreprise de normalisation à l’endroit de la communauté juive, tentant de solder des décennies de défiance nourrie par les saillies antisémites de Jean-Marie Le Pen, condamnées par les tribunaux français.

Le bouclier revendiqué « face à la montée de l’islamisme »

Après avoir considéré, dès les années 2010, « dans certains quartiers, il ne fait pas bon être femme, ni homosexuel, ni juif », Marine Le Pen pourfend ainsi inlassablement un « nouvel antisémitisme ». Il est selon elle alimenté par les populations arabo-musulmanes vivant dans les quartiers, apparu avec la deuxième intifada au début des années 2000, et serait relayé par l’extrême gauche.

« Certaines déclarations, appartenant au passé, ont pu susciter un émoi légitime », affirme dans le JDD Jordan Bardella, ajoutant que Marine Le Pen « s’en est toujours dissociée » et « a cherché à faire du mouvement un + bouclier + pour nos compatriotes juifs face à la montée de l’islamisme ».

En novembre 2023, Emmanuel Macron s’en était pris, sans le citer, au RN qui « prétend soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs », « ceux-là même (qui) refusent de condamner clairement leurs positions passées et tous les mots définitifs d’hier ».