Les accidents de la route ont fait 250 morts l’an dernier en Suisse, le chiffre le plus élevé depuis 2015. Il y a eu 14 morts de plus en 2024 que l’année précédente. En revanche, le nombre de personnes gravement blessées a diminué.

Le total de 250 se rapproche des 253 victimes enregistrées en 2015, annonce jeudi l’Office fédéral des routes (OFROU), qui parle de “chiffres élevés”.

Sur les 250 morts, 81 étaient des occupants de voitures de tourisme (+6 sur un an). Il y a eu 47 morts parmi les motocyclistes (-3 en tout, mais une augmentation chez les jeunes), 25 à vélo électrique (+9), 20 parmi les cyclistes “classiques” (-6) et 48 parmi les piétons (+6), dont une majorité en dehors des passages piétons.

Sur le total, l’alcool s’est révélé la cause principale présumée dans 34 cas (+31% sur un an), devant l’excès de vitesse, avec 33 cas, et l’inattention ou la distraction, avec 24.

Parmi les morts dans des accidents de voitures de tourisme, la hausse la plus forte a été observée chez les 25 à 34 ans (+12) et les 75 ans et plus (+15).

Moins de blessés graves

Le nombre de blessés graves a en revanche diminué par rapport à 2023, passant de 4096 à 3792, le niveau le plus faible des cinq dernières années.

Les motocyclistes ont été très nombreux à être gravement blessés: 1081, contre 684 pour les occupants de voitures de tourisme. Chez ces derniers, les refus de priorité ou la non-observation de la priorité sont très souvent la cause principale. A noter encore qu’aucun utilisateur de trottinette électrique n’a perdu la vie en 2024, contrairement à 2023, où deux sont décédés. L’année passée, 139 e-trottinettistes ont par ailleurs été grièvement blessés.

Sujets de préoccupations

Pro Vélo relève que quelque 60 piétons et cyclistes sont grièvement blessés ou tués chaque année dans des accidents impliquant des poids lourds. Dans son interpellation appelée “l’angle mort, fatal pour les cyclistes et les piétons”, sa présidente, la conseillère nationale Delphine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s/GE), demande au Conseil fédéral de suivre l’Autriche et l’Allemagne, qui obligent les véhicules lourds à rouler au pas lorsqu’ils tournent en milieu urbain. Une mesure à la fois “simple et importante”, selon elle.

L’OFROU de son côté s’inquiète de la hausse tendancielle du nombre d’accidents touchant les très jeunes motocyclistes, depuis l’abaissement à 16 ans, en 2021, de l’âge minimal pour piloter une moto 125 cm3. Entre 2021 et 2023, le nombre d’accidents impliquant des utilisateurs de 125 cm3 a plus que doublé chez les 16 à 17 ans par rapport à la période 2018-2020.

“Afin d’inverser la tendance, l’OFROU examinera ces prochains mois différentes mesures en collaboration avec les groupes d’intérêts concernés. Des adaptations de la formation sont envisageables, par exemple au niveau du contenu ou de la durée de l’instruction pratique de base”, précise-t-il.

ats/ami