Une dizaine de pays de l’OTAN, dont la France, sont engagés dans l’exercice Dynamic Manta, l’un des principaux entrainements de l’Alliance en matière de lutte anti-sous-marine, qui se déroule au large des côtes italiennes.

Ces manœuvres annuelles, conduites depuis les ports italiens et bases aériennes de Catane, Augusta et Sigonella, en Sicile, ont débuté le 28 février et doivent s’achever ce vendredi 14 mars. Une dizaine de pays membres de l’OTAN sont engagés avec d’importants moyens navals et aériens, dont six sous-marins appartenant aux flottes américaine, française, grecque, italienne et turque. Des avions de patrouille maritime du Canada, d’Allemagne, de Grèce, du Portugal, de Turquie, du Royaume-Uni et des États-Unis sont également présents, ainsi que des hélicoptères et des bâtiments de surface provenant de Grèce, de France, d’Italie, d’Espagne, de Turquie et des États-Unis, dont ceux du Standing Nato Maritime Group 2 (SNMG2). « Dynamic Manta s’appuie sur le succès des précédentes éditions et intègre de nouvelles tactiques, technologies et perspectives opérationnelles, garantissant ainsi aux forces de l’OTAN de rester à l’avant-garde de la guerre sous-marine. Cet exercice prépare les équipages des sous-marins de l’OTAN à réagir et à s’adapter à tout type de menace sous-marine. L’objectif de Dynamic Manta est d’offrir à tous les participants un entraînement au combat complexe et exigeant afin d’améliorer l’interopérabilité et la maîtrise des techniques de lutte anti-sous-marine et antisurface. Chaque unité a l’occasion de mener diverses opérations de guerre sous-marine. Les sous-marins se relayent pour chasser et être chassés, en étroite coordination avec les participants aériens et de surface », explique l’OTAN, qui souligne que, pour la troisième fois seulement depuis le lancement de cet exercice annuel, en 2013, les sous-marins collaborent avec des forces spéciales spécialisées dans les opérations maritimes. « La capacité des équipes des Forces spéciales à coopérer avec les sous-marins alliés de différentes nations représente un multiplicateur de force pour l’OTAN ». Ainsi, des commandos grecs devaient par exemple être déployés depuis un sous-marin italien. 

Côté français, la Marine nationale participe notamment avec le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Birot (intégré au SNMG2) et l’un de ses sous-marins nucléaires d’attaque (SNA). Comme on peut le voir sur les photos de Giorgio Arra illustrant cet article, le SNA américain USS Indiana (type Virginia), les sous-marins classiques grec Pipinos (type 214) et turc Gür (type 209/1400), ainsi que la frégate allemande Bayern (type 123) sont également au nombre des participants. 

 

La frégate allemande Bayern le 3 mars au large de la Sicile. 

 

Le Commandant Birot le 26 février au large de la Sicile. 

Diaporama

Le Commandant Birot durant l’exercice Dynamic Manta 25.

 

L’USS Indiana au large de la Sicile le 3 mars. 

 

Le sous-marin grec Pipinos au large de la Sicile le 27 février. 

 

Le sous-marin turc Gür le 3 mars au large de la Sicile. 

 

Le sous-marin turc Gür le 3 mars au port de Catane.  

 

Cet exercice, qui a aussi valeur de démonstration de force vis-à-vis de la Russie, est organisé par l’Italie et planifié par le Commandement maritime de l’OTAN (MARCOM), basé à Northwood (Royaume-Uni). Ce dernier dirige chaque année une douzaine de grands exercices aéromaritimes avec les forces alliées autour de l’Europe, ce qui permet de rôder les procédures et tactiques, développer des automatismes conjoints et faciliter l’intégration des unités de différents pays en force navale constituée. Parmi eux, trois exercices sont plus spécifiquement dédiés à la lutte ASM, afin d’entretenir une coopération étroite et un entrainement régulier entre les composantes nationales pour accroître l’efficacité des opérations otaniennes : Dynamic Mongoose dans les eaux froides de l’Atlantique Nord, Playbook Merlin dans les eaux peu profondes de la mer Baltique et donc Dynamic Manta en Méditerranée. « Des exercices comme Dynamic Manta aident l’OTAN à conserver son avance en matière de lutte anti-sous-marine. En menant des opérations coordonnées contre les menaces sous-marines conventionnelles et avancées, l’OTAN continue de démontrer son engagement à protéger les voies navigables stratégiques reliant les États membres », a déclaré le contre-amiral américain Bret Grabbe, en charge des sous-marins au commandement de l’OTAN.  

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