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Sur France 5 vendredi soir, le député de la France insoumise Paul Vannier a reconnu une «erreur», à la suite de la publication d’une affiche ciblant Cyril Hanouna qui reprend les codes des caricatures antisémites. Il a rejeté la responsabilité sur la plateforme Grok, utilisée pour concevoir le visuel.
La polémique ne désenfle pas, après la publication puis le retrait par La France insoumise d’une affiche appelant à manifester contre l’extrême droite, et ciblant Cyril Hanouna selon une iconographie reprenant les codes visuels des caricatures antisémites des années 30. Après que de nombreuses protestations politiques et médiatiques ont accueilli la publication de cette affiche, et alors que le parti se déchire en interne sur la responsabilité de cette affiche, le député LFI Paul Vannier était vendredi soir invité dans l’émission «Cà vous» sur France 5 pour revenir sur ce scandale. À la surprise générale, il a rejeté indirectement la responsabilité de ce visuel antisémite sur le milliardaire Elon Musk.
Si Paul Vannier a tout d’abord rappelé devant les journalistes Anne-Élisabeth Lemoine et Patrick Cohen que son parti a «supprimé» ce visuel des réseaux sociaux «après qu’il soit resté quelques instants en ligne», il a ensuite affirmé que le visuel polémique «a été produit en recourant à l’intelligence artificielle» et plus précisément «au logiciel Grok, celui d’Elon Musk». Lancé fin 2023, Grok est un chatbot utilisant l’intelligence artificielle générative pour échanger directement avec l’usager, sur le modèle de ChatGPT dont Elon Musk est désormais un concurrent direct. Grok a été incorporé directement à l’application X, rachetée par Elon Musk.
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Si Paul Vannier a reconnu sur France 5 que son parti a fait une «erreur», ce n’est pas tant pour avoir posté le visuel que pour «avoir utilisé cet outil», admettant toutefois que «cette image a conduit certains à faire des associations avec des caricatures, avec des images antisémites». Le député a par la suite suggéré que c’est l’idéologie d’Elon Musk, désormais proche conseiller du président Donald Trump, qui a donné au visuel une allure antisémite : «Nous avions cette règle, depuis plusieurs années, de ne jamais recourir à ces logiciels, probablement parce que les logiciels d’Elon Musk contiennent en effet des choses qui sont nauséabondes» a-t-il affirmé. Ajoutant : «C’est peut-être une question intéressante, de s’interroger pourquoi l’intelligence artificielle d’Elon Musk conduit à ce type d’images».
«L’extrême droite s’est engagée dans une campagne qui vise à nous disqualifier»
Le député LFI a par ailleurs refusé de répondre à des questions sur la responsabilité des personnes ayant conçu le visuel à l’aide de l’IA, puis ayant autorisé sa publication sur les réseaux sociaux : «Je ne veux pas être dans la recherche d’une responsabilité individuelle. Il y a manifestement une défaillance dans ce qui a conduit à ce que ce visuel soit produit».
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Il a par ailleurs dénoncé une campagne de dénigrement de son parti à la suite de la publication du visuel, alimentée selon lui par l’extrême droite : «Depuis trois jours en effet, l’extrême droite s’est engagée dans une campagne qui vise à nous disqualifier.» Avant d’accuser une seconde fois Elon Musk d’antisémitisme : «Il y a des indignations à géométrie variable, quand Elon Musk il y a quelque temps encore pratiquait le salut nazi, beaucoup bégayaient pour qualifier ce geste».
Paul Vannier a toutefois admis que «ce visuel a créé peut-être davantage d’incompréhensions qu’une interpellation positive. Je crois que nous aurions dû empêcher cette publication».