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En Wallonie, l’effondrement du pont de l’E42 à La Louvière a remis à l’avant-plan le sujet de la gestion des ouvrages d’art. En 2023, un audit mené par un bureau suisse avait passé en revue les quelque 5.500 ponts et murs de soutènement du réseau autoroutier, routier et fluvial (gérés par la Sofico ou le SPW Mobilité et Infrastructures). Verdict ? Même si les « risques (de ruine) [étaient] maîtrisés », « la moitié du parc d’ouvrages d’art du réseau structurant se dégrade de manière accélérée », notait le rapport annuel 2023 de la Sofico.
D’après ce rapport, l’audit pointait une gestion « uniquement réactive, basée essentiellement sur le correctif voire le palliatif, peu propice à une pérennisation du parc (…) soutenable sur le plan économique ». Stabiliser l’état du parc « nécessiterait de doubler tant les budgets actuellement consacrés à la politique de gestion que les ressources humaines à y affecter. Ce scénario représente un montant de €65 millions HTVA par an ».
Chute à l’avant et queue de peloton
Quant à l’état des routes wallonnes elles-mêmes… Il y a deux ans, un nid-de-poule provoquait la chute de Tadej Pogacar lors de Liège-Bastogne-Liège. Plus que ses adversaires, c’était donc le béton wallon qui empêchait le Slovène de briguer la victoire. D’aucuns s’interrogeaient: quelle est la pertinence d’organiser une course cycliste empruntant des chaussées mal en point? S’il ne fallait rouler que sur du bitume immaculé, il n’y aurait plus beaucoup de courses en Wallonie, répondaient les mauvaises langues…
Est-ce pire ailleurs? À première vue, les comparaisons internationales ne sont pas très flatteuses. En 2024, la Belgique se classait 61e (sur 119) d’un ranking sur l’état des routes dressé par le Forum économique mondial (WEF). Soit, grosso modo, à la hauteur de pays comme l’Inde ou la Thaïlande. Mais la méthodologie floue (le WEF se base principalement sur des sondages d’opinion) et l’absence de distinction entre les trois Régions du pays limitent l’intérêt de ce classement.
Attention, chutes de toits
Pour en revenir aux ouvrages d’art, du côté de la Sofico, on indique que les ouvrages d’art « sont évidemment surveillés. Ils font l’objet d’inspections tous les 3 ans en moyenne, mais cela peut varier de 1 à 6 ans en fonction de leur état ». Le « plan d’investissement » 2020-2027 prévoit 180 millions pour réhabiliter les ouvrages d’art, rappelle par ailleurs la porte-parole Héloïse Winandy. Et le ministre wallon de la Mobilité François Desquesnes ( Les Engagés) a annoncé 184 millions supplémentaires pour la période 2025-2029.
À Bruxelles, ce sont les tunnels qui font régulièrement l’objet d’inquiétudes. En tout cas, ceux de Vleurgat et de Bailli (Avenue Louise) : des analyses et inspections réalisées en 2022 y avaient pointé une aggravation de problèmes de corrosion des têtes d’ancrage de certains câbles, dans les toitures. « Concrètement, si rien n’est entrepris, cela impliquerait un danger potentiel pour les usagers à moyen terme, avec la possibilité d’une rupture subite d’une partie de la toiture », indiquait alors Bruxelles Mobilité. Des travaux de sécurisation ont été entrepris en 2023. Depuis, la circulation y est limitée à une bande, en attendant un plus gros chantier, probablement pour 2028.