Après un an d’attente depuis son lancement aux États-Unis, Meta AI fait enfin ses premiers pas en Europe. Déployée en mars 2025, cette intelligence artificielle maison s’installe dans un environnement bien plus réglementé que son marché d’origine. Et pour le groupe de Mark Zuckerberg, il n’a pas été question de foncer tête baissée.

Une arrivée sous conditions strictes

Dès les premières rumeurs de son expansion européenne, les autorités de régulation ont scruté le projet à la loupe. Au cœur des préoccupations&nbsp: l’usage des données personnelles, un sujet sensible sur le Vieux Continent. Meta a donc dû assurer que les informations des utilisateurs européens ne seraient pas utilisées pour entraîner son IA.

Résultat&nbsp: le lancement a été retardé de plusieurs mois, le temps pour l’entreprise de se mettre en conformité avec des textes aussi exigeants que le RGPD ou le Digital Markets Act. Certaines fonctionnalités proposées aux utilisateurs américains ont été désactivées pour répondre aux exigences locales.

Une version bridée, mais fonctionnelle

Aujourd’hui, la version européenne de Meta AI débarque avec un périmètre réduit. Pas de génération d’images, pas de reconnaissance photo&nbsp: l’outil se concentre sur l’assistance textuelle, la planification de tâches ou les suggestions dans la messagerie.

Mais cette sobriété n’empêche pas Meta de voir grand. Son atout principal&nbsp? L’intégration directe de l’IA dans des applications ultra populaires comme WhatsApp et Messenger. Une stratégie qui pourrait bien faire la différence, tant ces plateformes sont déjà ancrées dans le quotidien de millions d’utilisateurs.

Un pari sur l’ampleur plutôt que sur la surprise

Mark Zuckerberg n’a jamais caché ses ambitions pour Meta AI. Objectif annoncé&nbsp: atteindre un milliard d’utilisateurs actifs dès cette année. Un cap qui semble moins utopique qu’il n’y paraît, compte tenu des moyens mis en œuvre. Meta investit massivement dans ses centres de données pour soutenir la montée en puissance de son assistant numérique.

Et pendant que Google ou OpenAI peaufinent leurs modèles, Meta joue la carte de l’ancrage utilisateur. En intégrant son IA là où se trouvent déjà les conversations, les appels et les interactions sociales, la firme espère créer un effet réseau bien plus rapide que ses concurrents.

Entre méfiance et curiosité

Le lancement européen s’accompagne naturellement d’une cascade de débats éthiques et sociétaux. Quel impact sur les usages numériques&nbsp? Sur l’emploi&nbsp? Sur la protection des droits fondamentaux&nbsp? Rien de nouveau sous le soleil de l’IA, mais en Europe, ces questions prennent une résonance particulière.

L’accueil reste prudent, mais pas fermé. Tandis que les régulateurs continuent de surveiller les moindres évolutions de la technologie, certains utilisateurs se montrent curieux de tester cet assistant intelligent, pourvu qu’il respecte leurs attentes en matière de confidentialité et de transparence.