650 start-ups sont actives au Luxembourg. Et ce nombre devrait encore augmenter. Certes, l’écosystème actuel des start-ups «n’est pas à sous-estimer», comme le souligne le ministre des Finances Gilles Roth (CSV), mais des incitations doivent être mises en place afin de stimuler davantage l’entrepreneuriat chez les jeunes au Luxembourg.
C’est pourquoi Gilles Roth et son collègue de l’Économie, Lex Delles (DP), ont présenté lundi un plan d’action qui porte principalement sur le soutien aux start-ups ainsi qu’aux scale-ups. Les start-ups sont des entreprises qui se trouvent encore en phase de démarrage, tandis que les scale-ups sont de jeunes entreprises déjà existantes et disposant d’un plan financier clair.
Comme Lex Delles l’a décrit lors de la présentation du projet, «le plan d’action s’articule autour de trois mesures concrètes»: soutien aux start-ups, soutien aux scale-ups et développement d’un écosystème pour les start-ups au Luxembourg.
Nous encourageons l’émergence de champions nationaux et internationaux.
Gilles Roth
ministre des finances
L’objectif du plan est d’une part de soutenir ces jeunes entreprises et d’autre part d’attirer de nouveaux entrepreneurs. «Car nous constatons qu’une partie des start-ups qui se développent au Luxembourg, voire en Europe, se tournent vers d’autres marchés comme l’Asie ou les États-Unis pour leur capitalisation (levée de fonds, NDLR)», explique Delles.
Les mesures présentées visent à éviter cela, à créer des incitations pour les entrepreneurs, mais aussi pour les investisseurs, et à générer de la croissance. Dans ce contexte, la place financière doit jouer un rôle central dans le financement de l’innovation. Celui-ci «doit utiliser sa “boîte à outils” avec ses fonds d’investissement et d’autres instruments de financement pour associer le capital aux idées», décrit Gilles Roth.
Lire aussi :La start-up Enky débarque au Luxembourg et veut révolutionner l’ameublement professionnel
Des mesures incitatives
Les ministres ont notamment évoqué un crédit d’impôt pour les investissements dans les jeunes entreprises innovantes. Cela augmente l’attractivité pour les soi-disant «business angels» qui, grâce à leur investissement, obtiennent des parts dans une jeune entreprise. Car, comme le souligne Roth, ce sont justement les start-ups qui prennent généralement un risque élevé lors de la création de leur entreprise. Il faut donc mettre en place des incitations fiscales pour que les investisseurs fournissent le capital nécessaire et que les start-ups se développent.
Les start-ups prennent généralement un risque important lorsqu’elles se lancent, comme le souligne le ministre des Finances Gilles Roth. © PHOTO: Gilles Kayser
Un autre point important soulevé par les ministres est le manque de main-d’œuvre qualifiée. «Il ne s’agit pas seulement d’attirer les talents, mais aussi de les garder», souligne le ministre de l’Économie Lex Delles. C’est pourquoi il est notamment prévu de mettre en place un «talent desk» qui servira de point de contact unique pour les talents étrangers qui souhaitent rejoindre une start-up ou une scale-up.
Ce projet est le fruit d’une collaboration entre les deux ministères, la Chambre de commerce, la Chambre des métiers et Luxinnovation. Ce «talent desk» fournira toutes les informations nécessaires aux professionnels et facilitera ainsi leur «intégration dans l’économie locale».
Nous voulons rendre notre écosystème plus attractif pour les talents et les investisseurs internationaux.
Lex Delles
ministre de l’Economie
Lire aussi :Bouge ta boite : quand les entrepreneures s’entraident pour réussir
Injection de fonds par la SNCI
Afin de répondre aux besoins croissants de financement des jeunes entreprises, notamment pour attirer de nouveaux talents, la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) va débloquer 300 millions d’euros sur cinq ans. Ce montant s’ajoute aux 350 millions d’euros existants provenant des «Luxembourg Future Funds 1 et 2». La SNCI mettra à disposition différents instruments, tels que des fonds propres ou des capitaux d’emprunt, afin de faciliter l’accès des entrepreneurs au financement. Comme l’explique Lex Delles, l’accent est mis en particulier sur les entreprises innovantes actives dans les domaines de la cybersécurité, des technologies de la santé ou des technologies propres.
«Il ne s’agit pas seulement d’attirer des talents, mais aussi de les retenir», souligne le ministre de l’Économie Lex Delles. © PHOTO: Gilles Kayser
Le nombre de «fintechs» devrait également augmenter au Luxembourg. Actuellement, le pays compte 280 entreprises actives dans le domaine des technologies financières. C’est pourquoi le développement d’un «AI Experience Center» par la Luxembourg House of Financial Technologies (LHoFT) se poursuit, «afin d’exploiter l’expertise du centre financier», expliquent les ministres. Une «AI Factory» a déjà été annoncée, ajoutent-ils. «Ces deux projets renforceront le positionnement international du Luxembourg en tant que plaque tournante de l’innovation utilisant une infrastructure numérique de pointe.»
Lire aussi :L’avenir de l’automobile se prépare à Bissen avec l’Automobility Incubator
En conclusion, le ministre de l’Économie Lex Delles a déclaré: «Avec ce plan d’action en 10 points, notre objectif est clair: nous voulons soutenir concrètement nos start-ups et scale-ups à chaque étape de leur développement, tout en renforçant l’attractivité de notre écosystème pour les talents et les investisseurs internationaux.»
Le ministre des Finances Gilles Roth a, lui, résumé: «En facilitant le développement et le financement des start-ups, nous favorisons l’émergence de champions nationaux et internationaux». Dans les années à venir, les ministères mettront un accent particulier sur le financement des modèles d’entreprise innovants, «afin de stimuler la croissance, l’emploi et la compétitivité de notre économie, tout en faisant de notre pays un leader en matière d’innovation».
Cet article est paru initialement sur le site du Luxemburger Wort.
Adaptation: Julien Carette