Le président de l’Assemblée nationale du Cap-Vert était en visite, hier, au Luxembourg. Un échange à la Chambre a permis d’évoquer les priorités pour approfondir la coopération bilatérale.

Les liens ne peuvent être plus étroits. En août 1993, le Luxembourg et le Cap-Vert ont signé un premier accord général de coopération, visant à aider l’archipel à se développer dans différents domaines clés. Au moment où le pays s’apprête à fêter, le 5 juillet prochain, les 50 ans de son indépendance, le prochain accord-cadre de coopération bilatéral est en préparation. Il doit couvrir la période 2025-2030.

Ce nouveau Programme indicatif de coopération (PIC) – le cinquième depuis 2002 – a été un des sujets discutés, hier, lors de la visite au Luxembourg du président de l’Assemblée nationale cap-verdienne, Austelino Tavares Correia, en poste depuis 2021. Il a souligné d’emblée ne pas avoir «choisi par hasard» le Grand-Duché pour son premier déplacement officiel en Europe. Comme le rapporte la Chambre des députés sur son site internet, le président a également tenu à mettre en avant une coopération bilatérale «qui vient du cœur».

Interrogé par les députés luxembourgeois, Austelino Tavares Correia a mis en avant les thèmes qui devraient être traités en priorité par le prochain PIC. Celui ayant porté sur la période 2021-2025 est placé sous le signe du développement, du climat et de l’énergie. La coopération luxembourgeoise a débloqué près de 86 millions d’euros.

Santé, bourses d’études et démocratie

Le président de l’Assemblée cap-verdienne souhaite que la transition énergétique reste un des piliers de la coopération avec le Luxembourg. Le tourisme devrait, selon Austelino Tavares Correia, aussi rester une priorité. La santé, et notamment l’imagerie médicale et la formation, pourraient devenir un nouvel axe de coopération. En matière d’éducation, le président plaide pour offrir des bourses aux jeunes Cap-Verdiens afin de leur permettre de venir étudier au Grand-Duché. Le transport maritime est une autre piste évoquée. 

Tous ces éléments ont aussi pu être discutés lors d’une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, également en charge de la Coopération. À cette occasion, il a été rappelé que le Luxembourg dispose depuis septembre 2024 d’un ambassadeur résident à Praia, la capitale du Cap-Vert. La coopération financière s’est aussi renforcée avec la cotation à la Bourse de Luxembourg d’une première obligation durable, émise par l’«International Investment Bank du Cabo Verde».

En avril, en plus de Xavier Bettel, deux autres ministres luxembourgeois vont se rendre au Cap-Vert – Lex Delles (Économie) et Serge Wilmes (Environnement) – pour approfondir les travaux de préparation pour le prochain PIC.

Au niveau politique, Austelino Tavares Correia compte engager une réflexion sur la modernisation du Parlement cap-verdien afin d’«améliorer la transparence, dans l’intérêt de la confiance du peuple en la démocratie». Le fonctionnement de la Chambre des députés pourrait servir d’exemple.

La visite s’est clôturée par la remise d’une invitation au président du Parlement luxembourgeois à participer aux festivités pour les 50 ans de l’indépendance du Cap-Vert.