Alors que les grèves d’enseignants battent leur plein et que la situation des magasins Cora devient très critique, les syndicats sont sur le devant de la scène. Qui sont-ils vraiment et combien de travailleurs représentent-ils ?
Entre Georges-Louis Bouchez et les syndicats, la guerre est déclarée. Alors que le président du MR avait proposé aux travailleurs du Cora de Hornu de venir assister avec leur famille au match des Francs Borains face aux espoirs d’Anderlecht ce dimanche, Myriam Delmée, la présidente du SETCA lui avait vertement répondu en jugeant cette proposition indécente et en invitant Georges-Louis Bouchez à garder ses places de foot et à avoir du respect pour les travailleurs.
Réponse du président du MR à Myriam Delmée : “Vous n’avez jamais créé un emploi. Par contre, vous avez contribué à en détruire par votre manque de réalisme, vos blocages et le simplisme de votre discours”. Et Georges-Louis Bouchez d’en remettre une couche hier en télé en déclarant : “Si les travailleurs étaient représentés par des syndicats, ça se saurait”.
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Alors, les travailleurs pas représentés par les syndicats : vrai ou faux ? Quels sont les chiffres ? Combien de travailleurs sont syndiqués ? Pour cette dernière question, la réponse tourne autour des 50 % de travailleurs, avec des évolutions au fil des ans.
Selon le Crisp, en 2021, la FGTB enregistrait un peu plus d’1.500.000 de membres, la CSC 1.500.000 et la CGSLB un peu plus de 300.000. Avec un total de 3.350.000 affiliés, les 3 grandes organisations en comptent bien davantage que les syndicats français réunis, alors que la France totalise six fois plus d’habitants.
Toujours selon le Crisp, le nombre d’affiliés est en légère baisse depuis 2014. Selon l’OCDE, le taux de syndicalisation est passé en Belgique de 52,9 % en 2014 à 49,1 % en 2019, mais cela reste toujours beaucoup plus que dans des pays comme la France, où environ 10 % des travailleurs sont syndiqués, ou les Pays-Bas ou l’Allemagne, où l’on avoisine les 15 % de travailleurs affiliés à un syndicat.
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Les secteurs les plus représentés sont, traditionnellement, l’industrie, les ouvriers, le non-marchand et les enseignants. Ce nombre élevé de travailleurs syndiqués s’explique par le syndicalisme de service très présent en Belgique.
Aujourd’hui encore, les syndicats constituent des caisses de paiement des allocations de chômage, et cette dimension de service exerce un fort pouvoir d’attractivité sur les travailleurs et explique partiellement que le taux de syndicalisation reste aussi élevé en Belgique.