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Le 3 avril dernier, une fillette de huit ans est décédée de la rougeole au Texas. Non vaccinée, elle est la deuxième victime de la maladie aux États-Unis depuis le début de l’année, où plus de 480 cas ont déjà été recensés. Ce drame illustre le retour inquiétant d’une infection pourtant évitable, favorisé par le recul de la couverture vaccinale et la résurgence des discours antivax. Malgré un message récemment plus modéré, Robert Kennedy Jr., figure controversée depuis son passage au ministère de la Santé sous Trump, continue d’entretenir le doute autour des vaccins. Or, pour atteindre l’immunité collective face à cette maladie extrêmement contagieuse, l’OMS recommande un taux de vaccination d’au moins 95 %.
En Belgique aussi, les cas se multiplient : neuf ont été détectés en Wallonie depuis janvier, certains graves en Flandre. Les autorités ont mis en place un système de traçage pour limiter la contagion. L’agence Fedris rappelle que la rougeole peut avoir de lourdes conséquences, notamment chez les adultes, et souligne l’importance de la vaccination dans les milieux hospitaliers. Depuis 2023, une campagne de vaccination gratuite est proposée aux membres du personnel à risque.
Une menace qui ne s’arrête pas aux frontières
La Belgique n’échappe pas à la tendance. En 2024, 526 cas de rougeole ont été enregistrés, un chiffre record depuis plus de dix ans. Et les premiers mois de 2025 comptent déjà 70 cas confirmés. Selon le docteur Laura Cornelissen, épidémiologiste à Sciensano, la couverture vaccinale reste insuffisante, notamment pour la deuxième dose administrée qui est de 75%. La pandémie a interrompu de nombreuses campagnes de vaccination infantile, laissant des milliers d’enfants partiellement ou non protégés. Cette faille dans l’immunité collective ouvre la voie à une circulation active du virus, même dans des régions où la rougeole semblait éradiquée. “Il est important de faire vacciner les personnes qui travaille à avec des enfants en bas âge, celles qui sont dans les soins de santé également.”
Une maladie grave et évitable
Souvent considérée comme bénigne, la rougeole reste pourtant l’une des principales causes de mortalité chez les enfants dans les pays à faible couverture vaccinale. Avant l’introduction du vaccin dans les années 1970, elle emportait près de 2,5 millions de vies chaque année dans le monde. Aujourd’hui encore, des complications graves comme la pneumonie, l’encéphalite ou des séquelles neurologiques peuvent survenir. Le virus est également dangereux pour les femmes enceintes. La bonne nouvelle, c’est que deux doses de vaccin assurent une protection efficace à plus de 97 % et offrent une immunité à vie.