REPORTAGE – Depuis l’installation d’un centre d’accueil pour les usagers de la drogue en octobre, les habitants d’un quartier du deuxième arrondissement dénoncent un climat de tension.
Son bébé contre l’épaule, Flore presse la cadence. Dans la rue des Degrés, toute en pente, que des marches, elle a encore attendu qu’un groupe d’hommes lui cède mollement le passage. «Tous les matins, c’est la même chose», soupire-t-elle. Quand elle se rend à la crèche rue Thorel, c’est à l’heure où les malades du crack vont et viennent aux abords du Caarud. Le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues. Où l’association AIDES leur permet de prendre une douche, de laver leurs vêtements, d’obtenir des informations, du café et du «matériel propre» : seringues et pipes à crack. Celui du Sentier, quartier branché aux racines populaires, ouvre ses portes à 9h30 tapantes. Implanté depuis octobre, il aimante les toxicomanes du coin, qui, au grand désarroi des riverains, lézardent ensuite dans les rues étroites où ils crient souvent, se battent parfois, s’introduisent dans les halls, fument leur saleté à ciel ouvert. Vers 8h30 ce mardi, des silhouettes…