L’organisme représentatif des esthéticiennes dénonce des posts sur les réseaux sociaux proposant des formations express d’injection d’acide hyaluronique ou de détatouage en dehors de tout cadre légal. Vous confirmez ?

« Oui, il y en a énormément. J’ai épinglé récemment la publication d’une influenceuse qui faisait la promotion d’une femme qui n’est absolument pas médecin et qui propose des formations pour l’injection d’acide hyaluronique, le détatouage et le microneedling [une technique à base de micro-aiguilles qui stimule le derme et la production de collagène, NDLR]. C’est une pratique illégale de la médecine et c’est très fréquent sur les réseaux sociaux. »

Observez-vous aussi des dérives du côté des salons de beauté ?

« Effectivement. Certains salons n’hésitent pas à promouvoir des actes relevant de la médecine, comme le microneedling. J’en vois quotidiennement. J’ai aussi eu des témoignages de femmes qui ont bossé là-dedans, qui m’ont raconté qu’elles n’étaient pas formées. On leur explique en gros comment ça marche et puis c’est “allez roule”, elles font du laser, avec des machines qui peuvent venir de l’étranger et qui ne sont pas conformes à nos normes européennes. »

Ce contenu est bloqué car vous n’avez pas accepté les cookies et autres traceurs.

En cliquant sur « J’accepte », les cookies et autres traceurs seront déposés et vous pourrez visualiser les contenus (plus d’informations).

En cliquant sur « J’accepte tous les cookies », vous autorisez des dépôts de cookies et autres traceurs pour le stockage de vos données sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment en consultant notre politique de protection des données.

Gérer mes choix


J’accepte
J’accepte tous les cookies

Vous évoquez dans votre livre (*)le cas de l’institut Aunessa à Lyon, soupçonné d’exercice illégal de la médecine et visé par une information judiciaire…

« J’étais tombée sur des posts de Victoria Mehault, ancienne participante de l’émission de téléréalité “Les Marseillais à Dubaï”, dans cet institut. Elle avait ensuite publié une première vidéo sur Youtube où on la voyait arriver dans le cabinet, se faire injecter de l’acide hyaluronique et une seconde quelques mois plus tard dans laquelle elle se le fait retirer. Elle a supprimé ces vidéos depuis. »

Est-il possible de contrôler ces publications illégales ?

« C’est très difficile. Non seulement car beaucoup sont éphémères [dans le cas de stories qui s’effacent au bout de 24 heures]. Et puis, il y en a tellement ! Ce sont des milliers de posts et des centaines de millions de vues. Ce qui crée à la fois un sentiment d’impunité chez les influenceuses et leur donne une visibilité, une crédibilité. »

« Bien souvent, ces injections ont lieu dans des appartements, des Airbnb ou des sous-sols d’immeuble »Recevez-vous des témoignages de clientes victimes de mauvais traitements ?

« J’ai eu des jeunes femmes qui ont eu le corps brûlé après une séance d’épilation au laser. Plusieurs autres m’ont raconté qu’après des injections, les produits ont migré. Elles se sont retrouvées avec le visage déformé. Bien souvent, ces injections ont lieu dans des appartements, des Airbnb ou des sous-sols d’immeuble. »

(*) Derrière le filtre, enquête sur le système de l’influence, d’Audrey Chippaux, éd. Léduc, 2025.