À 36 ans, Dimitri (le prénom a été changé), habitant de Eu, en Seine-Maritime, est habitué à s’engager pour les autres. « Je suis donneur de sang et je suis engagé dans des associations ».
Il vient d’achever un autre parcours méconnu : celui du don de spermatozoïdes.
Pourquoi le don de spermatozoïdes ?
Cela nécessite peut-être quelques explications.
L’assistance médicale à la procréation avec don de spermatozoïdes permet à certaines personnes de devenir parents.
Depuis la révision de la loi de bioéthique de 2021, elle peut être proposée à des couples composés d’un homme et d’une femme, à des couples composés de deux femmes et à des femmes célibataires.
Vous pouvez faire un don de spermatozoïdes si vous avez entre 18 et 45 ans et si vous êtes en bonne santé. Le don est volontaire, anonyme et gratuit.
Le recours au don de gamètes d’un même donneur ne peut conduire à la naissance de plus de 10 enfants.
La loi de bioéthique de 2021 ouvre un droit d’accès aux origines pour aider les personnes issues d’un don. Elles peuvent, à leur majorité, accéder à des données sur le donneur en contactant la Commission créée à cet effet. L’accès aux origines n’impacte en aucun cas la filiation.
Vidéos : en ce moment sur Actu« M’engager pour les autres »
Mais pourquoi Dimitri a-t-il souhaité entamer ce parcours ?
J’ai dans mes connaissances deux couples qui sont concernés par ce problème, un couple hétérosexuel et un couple de femmes. J’ai eu envie de m’engager pour les autres.
Il s’est alors informé sur les modalités de ce don particulier.
« C’était en 2020, pendant l’été, durant la période de la Covid-19. Cela n’a pas abouti ».
C’est en 2023 qu’il décide de relancer la démarche.
Le parcours est jalonné de différentes étapes. « Il y a d’abord un entretien téléphonique, puis un premier rendez-vous avec l’équipe médicale, une prise de sang pour un bilan médical, etc. ».
Tout cela est pris en charge par le CECOS, le Centre d’Étude et de Conservation des Œufs et du Sperme humains, du Centre Hospitalier Universitaire de Rouen.
Autant de paliers qui visent à informer le donneur, confirmer son consentement, et évaluer son état de santé ainsi que ses antécédents personnels et familiaux. « Nous sommes très bien accueillis par l’équipe médicale, qui nous accompagne ».
« Témoigner pour faire connaître ce don »
Certaines étapes auraient pu faire douter Dimitri, mais son envie d’aider l’a fait persévérer. Il y a ensuite plusieurs recueils. Pour Dimitri, ils se sont échelonnés jusqu’en avril 2025.
« Il n’y a qu’une seule technique pour le don », dit-il en souriant. « C’est vrai qu’au début, c’est un peu gênant, dans cette petite salle, mais on s’habitue. C’est comme si c’était un geste médical ».
Il a souhaité préserver son anonymat, mais malgré tout témoigner.
Pour faire connaître cette démarche au plus grand nombre et aider à diffuser l’information. Je suis fier d’avoir pu aider ceux qui attendent ces dons pour pouvoir avoir un enfant.
Aujourd’hui en France, le nombre de dons de spermatozoïdes n’est pas suffisant pour répondre à la demande de toutes les personnes concernées, selon l’Agence de biomédecine.
Les délais pour accéder au don sont en moyenne de plus d’un an.
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