Dans la captivante et glaçante minisérie Cette nuit-là (notre avis), adaptée du bestseller éponyme de Linwood Barclay et diffusée à partir de ce mercredi 23 avril 2025 sur France 2, la remarquable Barbara Probst, vue récemment dans l’excellent téléfilm Bénie soit Sixtine et précédemment dans la série judiciaire Le Code, incarne une femme hantée par la disparition de sa famille. Une disparition inexpliquée et vis-à-vis de laquelle elle ressent une forme de culpabilité. Une disparition sur laquelle un journaliste incarné par Hugo Becker (dans un registre bien différent de celui développé dans le téléfilm Tout le bleu du ciel). Télé-Loisirs a rencontré la comédienne française, qui tourne au passage actuellement la future saga d’été de France 2, L’or bleu…
Cette nuit-là : “C’est la première fois que…” Barbara Probst explique pourquoi son personnage dans la série de France 2 est aussi important pour elle
Télé-Loisirs : Chaque rôle est une nouvelle difficulté. Quelle était celle liée à votre personnage dans Cette nuit-là ?
Barbara Probst : Je ne saurais même pas les compter ! Comme j’ai commencé à tourner quand j’étais adolescente, je prends conscience au fil des années de mon évolution à travers les personnages que j’ai pu jouer. J’ai été la fille en pleurs, l’adolescente, la jeune femme. Avec Cette nuit-là, c’est la première fois qu’on me confie vraiment un rôle de femme, mère d’une adolescente, avec un fond aussi dense, un secret aussi présent. Assumer cette maturité-là est une étape, une marque de confiance et un défi.
La série repose beaucoup sur vos épaules. C’est une responsabilité. Un stress également ?
Oui. Mais je ne sais pas si j’arrivais vraiment à le conscientiser comme ça sur le tournage. Bien sûr, sur le plateau, j’étais pratiquement de tous les plans, tous les jours. C’était un bon petit tunnel de travail. Le stress était à cet endroit-là, dans le fait de rester concentrée. Mais je n’étais pas toute seule. Et pour moi, c’est quelque chose qui compte énormément. Venant du théâtre et d’une famille d’artistes, j’ai ce désir de travailler en équipe. Pour moi, on n’est jamais tout seul. On n’aurait pas cette belle lumière, cette belle image sans toute une équipe de techniciens qui s’est donnée vraiment corps et âme sur ce projet, tourné dans des conditions difficiles. Le froid, la pluie, la neige, le vent… Sans tous ces gens-là, autour de nous, on pourrait être les meilleurs acteurs du monde, cela ne donnerait pas grand-chose.
Cette nuit-là : “J’aime m’inscrire dans le présent”, Barbara Probst aborde sa méthode de jeu
Ce personnage permet aussi d’aborder le sujet de la folie…
C’est un mot tellement large. Dire à une personne qu’elle est peut-être folle… Pour moi, cela engendre bien d’autres questions. Je devais me demander quel était son parcours. Elle a sûrement traversé des dépressions, des épisodes très noirs, denses. Il fallait aussi déterminer de quelle manière les autres perçoivent cela. Parce que son vrai problème, c’est qu’on lui colle une étiquette de folle.
Après tout ça, est-ce qu’on garde-t-on justement une trace particulière d’un personnage, d’un tournage ?
C’est marrant parce que je me posais justement la question tout à l’heure… J’aime m’inscrire profondément dans le présent. Être dans le présent, l’écoute, le jeu et l’action, c’est ce qui me plaît et m’excite dans ce métier. Parler d’un projet un an et demi après le tournage me donne l’impression d’être déjà sur d’autres sphères. C’est aussi pour cela que j’ai du mal à en parler longtemps après. Pour répondre à votre question, mais sur un autre plan, je garde toujours des vêtements de mes personnage. Je rachète toujours une ou deux pièces. Et là, pendant que je réponds à vos questions, je porte justement un des pulls de la série. Mais en revanche, je pense être assez éloignée des techniques de l’Actors studio, où on est profondément dans le personnage. Même si je pense qu’on met toujours un peu de nous dans nos personnages. Mine de rien, on les traverse.
Cette nuit-là : “Des camions se sont embourbés dans la boue, le lac a débordé… On a tout eu !”, Barbara Probst évoque les conditions de tournage difficiles de la série de France 2
Vous avez évoqué les conditions de tournage : le froid, la neige, le vent. Cela a été un tournage particulièrement difficile ?
Oui, franchement, ce n’était pas simple. Après, on reste privilégié et on s’occupe très bien de nous. Le soir, on rentre se mettre au chaud et tout va bien. La réalité actuelle, c’est aussi que le métier est fragile et qu’on a de moins en moins de temps pour tourner. On n’a pas forcément le luxe d’énormément de prises. Il faut que ça avance. À nous, acteurs, d’être disponibles et d’être prêts pour nos scènes. Pour Cette nuit-là, on avait tous à cœur d’élever le projet du mieux qu’on pouvait. Donc, c’était beaucoup de concentration, beaucoup de travail. Et puis, il est vrai que les conditions ont été difficiles. On a commencé le tournage au mois d’octobre. Il faisait froid. On a eu beaucoup de pluie beaucoup au début. Et puis, il s’est mis à neiger. On a eu deux mètres de neige ! Des camions se sont embourbés dans la boue, le lac a débordé… En termes de conditions météo, on a tout eu !
Cela crée de bons souvenirs, rétrospectivement…
Franchement ? Oui ! Cela soude aussi une équipe. C’est aussi le bonheur de tourner en région. Quand on termine la journée de travail, ça fait un peu colonie vacances. On se retrouve tous pour aller dîner ou boire un verre. Et on rencontre vraiment l’équipe, en fait. C’est précieux.