Publié27. avril 2025, 17:43

Au Luxembourg: Pourquoi passer son permis est de plus en plus compliqué

Prix, circulation et conduite complexes, l’obtention du permis n’est pas chose aisée. Une directive vise à simplifier la formation, une autre à traquer les chauffards.

Le permis de conduire, un vrai parcours du combattant? Entre le «code» et la conduite, obtenir le précieux sésame n’a jamais été une mince affaire pour de nombreux jeunes en quête d’indépendance et de mobilité. Mais la situation semble s’être réellement corsée au fil des années précédentes, a reconnu la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, dans une réponse parlementaire vendredi.

La faute à une dimension essentielle dans cette quête: son prix. «Le coût d’un permis de conduire a augmenté ces dernières années en raison de l’inflation et de la hausse des coûts de l’énergie», a expliqué la ministre dans une réponse au député Pirates Sven Clement. Selon les statistiques fournies par ses services, 74% des inscrits ont réussi l’examen théorique en 2024, mais seulement 53% l’examen pratique. Alors que la moitié échouent, la nécessité d’ajouter des leçons de conduite fait gonfler la note, souligne encore la ministre.

«La circulation et la conduite sont de plus en plus complexes»

Yuriko Backes, ministre de la Mobilité

Selon la banque Raffeisen, le permis de conduire voiture (catégorie B) coûte en moyenne aux alentours de 1 300 euros. Mais en cas d’échec, un candidat doit ajouter au moins huit heures, ce qui représente 560 euros supplémentaires en moyenne.

Évoquer un simple manque de capacité des candidats pour expliquer les difficultés à obtenir le permis s’avère réducteur. Et la ministre de souligner une circulation et une conduite «de plus en plus complexes», notamment en raison des nouveaux systèmes d’assistance, pas toujours faciles à maîtriser.

Dans ce contexte, l’application d’une nouvelle directive européenne doit permettre d’améliorer la formation en l’adaptant aux nouvelles technologies. Quant à l’utilisation de simulateurs, elle doit également être réglementée via cette directive. Une mécanique à appréhender avec prudence, puisque de nombreuses personnes pourraient ne pas supporter l’utilisation de ce procédé avec des risques d’étourdissement et de nausées, comparables au mal des transports.

Un premier pas vers le retrait de permis dans toute l’UE

Si passer son permis de conduire s’avère plus compliqué, il devrait également s’avérer plus difficile de le conserver pour ceux qui roulent dangereusement. Le Parlement européen et les États membres se sont mis d’accord en mars pour étendre les retraits du permis de conduire en cas d’accident grave aux 27 États membres. En vertu des nouvelles règles, les interdictions ou restrictions imposées par un État membre à un conducteur en cas d’accident grave de la route s’appliqueront aussi dans le pays où le permis de conduire a été délivré. Le pays qui a délivré le permis devra alors appliquer l’interdiction dans toute l’UE. Un premier pas vers l’application du permis à points de manière coordonnée entre les pays.

Actuellement, si un conducteur perd son permis dans un pays de l’UE différent de celui dans lequel il a été délivré, la sanction ne s’applique que dans le pays où l’infraction a eu lieu. Une règle qui concerne particulièrement le Luxembourg, où de nombreux frontaliers et résidents étrangers roulent avec un permis émis par un pays étranger.

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(th)