Washington (awp/afp) – Les Bourses européennes ont été portées par la croissance meilleure qu’attendu de la région, tandis que Wall Street est restée prudente après avoir été chahutée par des données économiques.
En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s’est contracté de 0,3%, selon les données publiées par le ministère du Commerce américain. C’est nettement inférieur aux attentes de la majorité des analystes qui attendaient au contraire une légère progression de +0,4% sur la période.
“Les PIB américain est la mauvaise surprise du jour pour les marchés. Il connaît sa première contraction trimestrielle depuis 2022, au moment du début de la guerre en Ukraine”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.
“Dans un marché qui a commencé à afficher des prix plus élevés, voici ce que l’on obtient lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes”, relève auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
En revanche, l’inflation a ralenti en mars aux Etats-Unis, à +2,3% sur un an, globalement dans la lignée des attentes des analystes, selon l’indice officiel PCE publié mercredi, montrant le rôle joué par le recul des prix de l’énergie.
A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,35%, l’indice Nasdaq a terminé proche de l’équilibre (-0,09%) et l’indice élargi S&P 500 a grappillé 0,15%.
“Il est encore trop tôt” pour dire s’il y aura une récession aux Etats-Unis car “le problème est que nous avons encore de nombreuses inconnues” sur le plan commercial, avance pour sa part auprès de l’AFP Jack Albin, de Cresset.
En Europe, après avoir basculé en terrain négatif après la publication du PIB américain, les indices du Vieux Continent ont finalement terminé la séance dans le vert: la Bourse de Paris a avancé de 0,50%, Francfort de 0,32% et Londres de 0,37%. A Zurich, le SMI a pris 0,42%.
“Le PIB de la zone euro contribue à ce que les Bourses européennes soient moins sensibles à l’actualité américaine”, explique Alexandre Baradez.
Le PIB de la région a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, une performance meilleure que prévu après l’incertitude créée par les droits de douane de Donald Trump, selon les données d’Eurostat.
Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% de janvier à mars pour les 20 pays partageant la monnaie unique, après +0,2% au dernier trimestre de 2024.
Face à l’instabilité de la politique menée par les Etats-Unis, “l’Europe fait office d’ilot de stabilité mondial actuellement et cette séance renforce le sentiment des investisseurs internationaux qu’ils ne se sont pas trompés”, estime Alexandre Baradez.
Microsoft et Meta ravissent ___
Le géant technologique américain Microsoft a publié mercredi des résultats après Bourse sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA).
Le bénéfice net pointe à 25,8 milliards de dollars pour ce qui est le troisième trimestre comptable de l’exercice décalé de l’entreprise (de janvier à mars), en hausse de 18% sur un an.
Le groupe Meta (Facebook, Instagram), qui a lui aussi publié ses résultats après la clôture, a quant à lui dégagé, au premier trimestre, des résultats nettement meilleurs que ne l’attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires.
Dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street, l’action de Microsoft grimpait de 5,83% et celle de Meta de 4,61%.
Les investisseurs attendent désormais les résultats d’Amazon et Apple jeudi.
Le pétrole cède du terrain ___
Les cours du pétrole ont franchement reculé mercredi, plombés par la perspective d’une demande mondiale en berne et par les craintes d’une augmentation de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le prix du baril de Brent a perdu 1,76% à 63,12 dollars et le baril de West Texas Intermediate a dévissé de 3,66% à 58,21 dollars.
Le dollar continue de se renforcer mercredi malgré les données économiques décevantes. Le billet vert gagnait 0,55% face à la monnaie unique européenne, à 1,1325 dollar pour un euro vers 20H40 GMT.
afp/rp