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Le Journal en français facile.
Margaux Ratayzyk.
Dans votre édition du vendredi 2 mai :
Un avant-projet d’un accord de paix attendu, ce vendredi, à Washington, pour espérer, enfin, venir à bout du conflit en République démocratique du Congo.
Des milliers de camions bloqués à la frontière depuis deux mois. Plus aucune aide n’entre à Gaza. Le Comité international de la Croix-Rouge craint un « effondrement total » des opérations humanitaires.
En Syrie, la présidence qualifie de « dangereuse escalade » la frappe israélienne près du palais présidentiel, à Damas, frappe qui fait suite à plusieurs jours d’affrontements meurtriers à caractère religieux dans le pays.
Un texte et de nombreuses attentes pour mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Kinshasa et Kigali doivent transmettre, ce vendredi, à Washington, un avant-accord de paix. Cela fait suite à la signature, il y a une semaine, d’une déclaration de principes entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Mais ce processus diplomatique, mené en partie par les États-Unis, est encore loin d’être terminé. Avec nous en studio, pour en parler, Patient Ligodi, du service Afrique de RFI. Bonjour.
Bonjour, Margaux.
Qu’est-ce qui est attendu, concrètement, aujourd’hui ?
Les deux parties, la RDC et le Rwanda, doivent transmettre aux Américains les éléments qu’elles souhaitent voir figurer dans l’avant-projet d’accord de paix. Ce document, qui sera ensuite rédigé par les États-Unis, ne sera pas rendu public pour l’instant. Il s’agira d’un brouillon de travail, appelé à être discuté et ajusté au fil des semaines. Jusqu’ici, les équipes des deux délégations étaient encore en train de finaliser les contributions à remettre. Les grandes lignes de ce texte s’inscrivent dans les axes définis par la déclaration de principes signée la semaine dernière : respect de la souveraineté, lutte contre les groupes armés, commerce des minerais, mais aussi situation des réfugiés, gouvernance régionale et rôle des mécanismes internationaux, comme la Monusco – la mission onusienne. Les ministres des Affaires étrangères ne sont pas présents physiquement à Washington, pour cette étape. Et, selon des sources proches de la médiation, rien ne sera signé aujourd’hui. L’objectif est de parvenir, d’ici à la troisième semaine du mois de mai, à une rencontre ministérielle à Washington pour finaliser ce texte consolidé. La signature définitive est, elle, envisagée pour le mois de juin. Elle pourrait avoir lieu en présence des présidents Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Donald Trump.
Merci, Patient Ligodi.
RFI. 19 h 03 à Gaza.
Gaza qui souffre de la plus longue période de blocage de l’aide depuis le début de la guerre. Cela fait deux mois qu’Israël empêche l’entrée de nourriture et de médicaments. Un navire, un bateau chargé d’aide a même été la cible de drones en mer, au large de Malte. Le Comité international de la Croix-Rouge avertit sur le risque d’« effondrement total » des opérations humanitaires. Plusieurs organisations décrivent des bagarres pour accéder à l’eau, ainsi que de nombreux cas d’enfants affamés ; autrement dit, qui ne sont pas assez nourris. Je vous propose d’entendre la réaction de Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières.
« Aujourd’hui, c’est, à nouveau, l’abomination, l’enfer qui s’abat sur les Palestiniens. Toutes les réserves sont épuisées. On boit de l’eau croupie, de l’eau saumâtre. On ne peut plus s’éclairer parce que les centrales ne sont plus approvisionnées. Il n’y a plus de carburant, il n’y a plus de farine, il n’y a plus d’aliments de base. Donc, ce que les Gazaouis avaient réussi à stocker un peu, les commerçants ou les particuliers, tout ça arrive maintenant à épuisement. On est dans une situation de famine organisée, dans le cadre d’une guerre qui n’a jamais mieux mérité son nom que guerre génocidaire aujourd’hui. Et, comme pour rajouter à l’infamie, à l’horreur de cette situation, on voit que les pays occidentaux, en dépit de quelques formulations tout de même critiques, qui ont tardé à être entendues, mais, enfin, qui sont là, comme, par exemple, la France appelant à arrêter le massacre, en dépit de ces déclarations-là, rien n’est fait, concrètement pour que le massacre s’arrête. »
Rony Brauman, de Médecins sans Frontières, était interrogé par Anne Cantener.
Et, ce vendredi, de nouvelles frappes israéliennes ont causé la mort de 29 personnes, annonce la Défense civile.
La présidence syrienne parle d’une « dangereuse escalade » après la frappe israélienne près du palais présidentiel, à Damas. Israël, qui a réitéré, qui a renouvelé ses avertissements aux autorités syriennes contre toute atteinte à la minorité druze. Cette communauté, issue d’une branche de l’islam chiite, est au cœur d’affrontements à caractère religieux depuis le début de la semaine. Violences qui ont causé la mort de plus de 100 personnes en Syrie. Et, dans le quartier de Jaramana, à majorité druze, près de Damas, le calme revient peu à peu. Mais la situation reste très fragile. Les habitants tentent de reprendre leur vie, mais ils se montrent très méfiants. Reportage sur place de notre correspondant Mohamed Errami.
À l’entrée de Jaramana, les routes sont ouvertes, les points de contrôle allégés. La circulation reprend, encore timide. Devant sa boutique, Fadi, boucher druze, a rouvert les volets. Assis seul sur sa chaise, il regarde la rue vide.
« Je suis Druze. Est-ce que c’est à moi de payer pour la faute d’un Druze isolé ? Il faut arrêter cette personne qui a fauté. Les autorités doivent le juger et ne pas en faire payer le prix à nous tous. »
Fadi insiste : ce n’est pas une opposition entre Druzes et nouvelles autorités. Il attend d’elles qu’elles retrouvent les responsables des séditions et des violences.
« Le peuple soutient les nouvelles autorités, mais encore faut-il que celles-ci condamnent fermement les groupes violents et fanatiques qui attaquent et égorgent les civils selon leur bon vouloir. Ces milices n’ont aucune légitimité. »
Selon plusieurs témoignages et discussions dans le quartier, les heurts auraient été causés par des groupes armés indépendants venus de la Ghouta orientale et zones encore instables, explique Mohamed, un autre habitant de Jaramana, même si c’est difficile à confirmer à ce stade.
« Tant que chacun garde ses armes, d’un camp ou d’un autre, ce genre de drame peut se reproduire. Même des enfants en possèdent et commencent à s’en débarrasser. Il faut que toutes les armes soient retirées des mains de la population et confiées à une autorité unique. »
Ici, la méfiance n’a pas disparu. Mais les habitants s’accrochent à une normalité fragile. Tous espèrent que le calme tiendra plus qu’un jour. Mohamed Errami, Jaramana, RFI.
Reporters sans frontières a publié son classement annuel des pays selon leur respect de la liberté de la presse. Et, cette année, l’ONG alerte sur les nombreuses pressions économiques qui menacent le travail des journalistes. Cela va de la fermeture massive de médias à la mainmise, à l’influence de très riches actionnaires. Reporters sans frontières pointe, notamment, une « dégradation inquiétante » de l’exercice du journalisme aux États-Unis sous le mandat de Donald Trump. Anne Verdaguer.
Les États-Unis, déjà rétrogradés de dix places en 2024 dans le classement de Reporters sans frontières, sont à présent en 57ᵉ position, derrière la Sierra Leone. Le président américain est l’auteur d’« attaques quotidiennes » contre la presse, souligne RSF. Dernier fait d’armes en date : un décret signé, ce jeudi, où Donald Trump demande l’arrêt du financement de deux médias publics américains emblématiques, la télévision PBS et la radio NPR. L’économie du secteur est aussi mise à mal par les GAFAM, dont les plateformes Google, Facebook et autres, largement non régulées, participent à la prolifération de contenus manipulés ou trompeurs. Le gel des fonds de l’Agence américaine de développement – USAID – pèse aussi sur une centaine de médias dans d’autres pays et contraint certains à fermer, notamment en Ukraine. Des pressions économiques qui sont moins visibles que les exactions physiques contre les journalistes, mais qui constituent une « entrave majeure » à la liberté de la presse, insiste Reporters sans frontières, qui cite aussi la Tunisie, l’Argentine, le Nicaragua ou encore Haïti, où la liberté de la presse ne cesse de reculer.
Anne Verdaguer, du service économie de RFI.
En France, 21 suspects sont présentés à la justice, ce vendredi, après une série d’attaques ayant visé des prisons et des agents pénitentiaires. Deux d’entre eux sont mineurs – ils ont moins de 18 ans. Sept autres sont déjà incarcérés, c’est-à-dire qu’ils se trouvent déjà derrière les barreaux. Les enquêteurs ont pu confirmer que le narcotrafic – le trafic de drogue – était bien derrière ces violences.
C’est le plus grand navire, le plus grand bateau électrique du monde. Un immense catamaran, long de 130 mètres, a été mis à l’eau par un constructeur australien. Il sera alimenté par des batteries et par un système de stockage de l’énergie.
Il est bientôt 18 h 10 à Paris, 16 h 10 temps universel.
Fin de ce journal, que vous pouvez retrouver sur francaisfacile.rfi.fr.
Merci d’écouter la radio du monde.