Rencontres avec la présidente suisse

Lors de son séjour helvétique, il rencontrera également la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, qu’il avait déjà vue à Washington le mois dernier. La Suisse avait alors obtenu de figurer parmi les pays prioritaires pour négocier avec l’administration Trump et espérer ainsi éviter des droits de douane prohibitifs. Le temps de ces tractations, ces taxes à l’importation ont été suspendues, sauf celles à l’égard de la Chine. Mais aucun «deal» promis par Donald Trump ne s’est encore concrétisé. Les Américains sont de plus en plus inquiets de la détérioration de la situation économique et la pression monte sur la Maison-Blanche pour annoncer des bonnes nouvelles.

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Côté chinois, le vice-premier ministre He Lifeng se rendra en Suisse du 9 au 12 mai à l’invitation du Conseil fédéral, a détaillé le ministre chinois des Affaires étrangères dans un autre communiqué. Ce membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois s’entretiendra avec Scott Bessent «en qualité de référent pour les questions économiques et commerciales entre Chine et Etats-Unis», a précisé le ministère.

Parallèlement, le représentant américain aux accords commerciaux, Jamieson Greer, se rendra aussi en Suisse en fin de semaine, a-t-il annoncé dans un communiqué séparé. Il rencontrera à Genève les collaborateurs de la mission des Etats-Unis auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), arbitre malmené des contentieux commerciaux. Il verra aussi un représentant chinois, qu’il n’a pas nommé, ainsi que d’autres pays.

Jamieson Greer rencontrera également Karine Keller Sutter, qui entend ainsi profiter de ce ballet diplomatique sur sol helvétique pour plaider la cause de la Suisse. Les Etats-Unis sont en effet le premier marché d’exportation de la Confédération.

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Une «désescalade» plutôt qu’«un grand accord»

«Je m’attends à ce que nous parlions de désescalade, pas d’un grand accord commercial», a anticipé Scott Bessent lors d’un entretien à la chaîne Fox News mardi en parlant de Pékin. «Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l’avant.» «Nous ne voulons pas de découplage» économique et commercial entre Etats-Unis et Chine, a soutenu le ministre.

Donald Trump a imposé, début avril, aux produits importés de Chine aux Etats-Unis des droits de douane de 34%, qui s’ajoutaient aux 20% existants. Cette première salve a donné lieu à une série de répliques, qui ont porté les droits de douane appliqués à la Chine à 145% par les Etats-Unis pour de nombreux produits et à 125% pour ceux qui frappent les produits américains qui entrent en République populaire.

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Ces niveaux sont jugés intenables par la plupart des économistes, au point de faire planer sur les Etats-Unis et la Chine, mais aussi probablement au-delà, un risque de récession, qui s’accompagnerait d’une flambée des prix. Donald Trump prépare les Américains à une période d’austérité. La semaine dernière, il estimait que les enfants américains pourraient ne pas avoir «trente cadeaux» pour Noël «mais deux coûtant plus cher», la plupart des jouets étant produits en Chine. Mardi, Scott Bessent a déclaré devant une commission parlementaire que Pékin et Washington n’avaient pas encore entamé de négociations commerciales, contredisant des affirmations du président américain qui a plusieurs fois fait état de contacts entre les deux pays.